Cumul des indemnités: les richards de la chose électorale

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Revue de presseKiosque 360. Le montant des salaires et des indemnités cumulés par certains parlementaires est parfois supérieur à celui des ministres. Les députés du PJD tiennent le haut du pavé. Des exemples rapportés par les médias interpellent.

Le 12/01/2018 à 22h36

Le mandat de représentativité électorale, locale ou régionale, et surtout de députation, est-il devenu un fonds rapporteur pour certains élus et parlementaires? La question a été remise sur le devant de la scène politique et médiatique face au phénomène de cumul des indemnités et des salaires pour des tâches de représentativité.

Ainsi, certains parlementaires perçoivent des salaires pour la députation, des indemnités pour leur appartenance à d’autres institutions et des rémunérations pour des fonctions de président ou de vice-président de l’institution législative. Le premier exemple, cité par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 13 et 14 janvier, est celui du président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchemmass du Parti authenticité et modernité. Le président Benchemmass encaisse chaque mois 97.142 dirhams : 90.000 dirhams au titre de la présidence du perchoir et 7.142 dirhams versés par le Conseil supérieur de l’éducation et de la formation.

Le maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, perçoit 75.000 dirhams: 45.000 dirhams pour sa députation et vice-présidence de la première chambre et 30.000 dirhams en tant que maire de Casablanca sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (PJD). Le même salaire est perçu par le maire de Fès, Idriss El Azami Al Idrissi: 30.000 dirhams en sa qualité de maire et 45.000 dirhams pour la députation et la présidence du groupe parlementaire du PJD. Amina Maa El Ainine du PJD perçoit 66.000 dirhams comme députée, vice-présidente à la première chambre, vice-présidente du Conseil de la Région Souss Massa et membre du Conseil supérieur de l’éducation. De même, les leaders du PJD, Aziz Rabbah, ministre et président de la commune de Kénitra, Abdellah Bouanou, député et président de la commune urbaine de Meknès, Mohamed Seddiki, maire de Rabat et député, Mohamed Larbi Belcaid, député et maire de Marrakech et Mohamed El Bachir El Abdellaoui, maire de Tanger et parlementaire, perçoivent un salaire de 75.000 dirhams.

Autour de 60.000 dirhams, le quotidien cite Mohamed Joudar de l’Union constitutionnelle en tant que député, vice-président et président de l’arrondissement de Ben M’sik, Nabil Chikhi du PJD, en tant que président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des conseillers et vice-président du conseil de la Région Rabat-Salé-Kénitra, Abdelali Hamieddine, du PJD, en tant que membre de la Chambre des conseillers, président d’une commission et vice-président du conseil de la Région de Rabat-Salé-Kénitra. Dans le lot, rapporté par le quotidien, figure également Mohamed Moubdiî du Mouvement populaire (MP) avec 55.000 dirhams pour ses fonctions de député et de président de commune, Noureddine Mediane avec 60.000 dirhams pour ses qualités de député, de président du groupe parlementaire du parti de l’Istiqlal et de président de commune dans la province d’Al Hoceima.

La liste publiée par le quotidien n’est pas exhaustive, mais elle montre que ce cumul d’indemnités a pris de l’ampleur. De même, elle révèle que les députés du PJD tiennent le haut du pavé. Un projet de loi a été proposé par le groupe de l’Union socialiste des forces populaires pour réguler cette situation et mettre un terme à la rente. Ce projet mettra à rude épreuve la volonté de la majorité gouvernementale à combattre la rente dans les faits et non pas seulement au niveau rhétorique.

Par Mohamed Younsi
Le 12/01/2018 à 22h36