Darija à l'école: Ayouch traite ses détracteurs de "chiens"

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Revue de presseKiosque360. Après avoir suscité de vives polémiques, la question de l'enseignement du dialecte marocain (darija) à l’école a viré à la diffamation, à l’outrage et à l’insulte.

Le 12/09/2018 à 19h30

Le débat lancé et relancé sur la question de l’introduction du dialecte marocain dans l’enseignement a complètement déraillé, versant dans l'insulte, la diffamation et des comportements indignes qui ternissent l’image des acteurs engagés dans cette polémique.

Noureddine Ayouch, membre de la Commission permanente des curricula, programmes, formations et outils didactiques du Conseil supérieur de l’Education, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a, en effet, poussé le bouchon bien trop loin, puisqu'il est allé jusqu'à traiter ses détracteurs de «chiens», rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 13 septembre. «Ce sont des chiens qui ne méritent aucun respect», a ainsi martelé le publicitaire et acteur associatif qui défend, bec et ongles, l’introduction du dialecte marocain dans le système d’enseignement. Et d'arguer du fait que l'usage de la darija qui, dit-il, ne constitue aucun danger pour la langue arabe, devrait faciliter l’apprentissage des élèves.

Or, cette approche a provoqué une réaction virulente du prédicateur salafiste cheikh El Fizazi, qui a qualifié Ayouch d'«ignorant» œuvrant pour le compte d’un lobby étranger qui encourage, soutient et finance «cette option calamiteuse aux conséquences dramatiques». Entre les deux blocs diamétralement opposés, la députée du PJD, Amina Maelainine, membre de la même Commission au sein du même Conseil, a réagi en renvoyant la balle dans le camp du Conseil supérieur de l’Education, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) et dans celui du ministère de l’Education nationale. «Après des débats marathoniens autour de l’architecture de la langue dans la vision stratégique de la réforme de l’enseignement, il n’a pas été question du dialecte marocain», a-t-elle clairement tranché. Et de souligner que l’introduction de la darija n’a pas été adoptée par le Conseil supérieur de l’Education, de la formation et de la recherche scientifique ni par aucune autre partie.

Enfin, la députée de la Lampe a expliqué que le Conseil n’avait pas la compétence d’introduire la darija dans l’enseignement ni d’intervenir dans les programmes scolaires ou encore dans l’édition des manuels, précisant que ce champ relève des prérogatives du ministère de l’Education nationale.Toujours est-il que la polémique a enflé jusqu'à l'indignité.

Par Mohamed Younsi
Le 12/09/2018 à 19h30