Dépénalisation de l’avortement: le Niet du PJD

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Revue de presseKiosque360. Le PJD a exprimé publiquement son opposition à tout amendement du code de procédure pénale pouvant mener à la dépénalisation de l’avortement. S’appuyant sur l’arbitrage royal relatif au code de la famille, El Othmani et compagnie estiment que le débat est clos sur cette question.

Le 07/10/2019 à 22h35

Le PJD a choisi de se positionner dans les rangs des opposants à toute tentative de rouvrir le débat sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Rien de surprenant quand on sait que les fondamentalistes les plus invétérés sont allés jusqu’à traiter d’impies tous ceux qui ont appelé à la révision des dispositions de la loi sur la dépénalisation de l’IVG. L’adjoint du patron du PJD, Slimane El Amrani, affirme que les membres du Secrétariat général ont discuté ce sujet, samedi dernier, pour en conclure qu’ils adhéraient à la «position exprimée il y a quelques jours par le chef du parti, Saâd-Eddine El Othmani, qui a rappelé que ce sujet avait fait l’objet d’un débat sociétal ponctué par un arbitrage royal». Et El Amrani de poursuivre: «L’arbitrage royal a débouché sur des conclusions ayant mené à la modification du code de procédure pénale. Il est normal que notre position sur ce sujet s’aligne sur le consensus réalisé sous la direction de Sa Majesté le Roi».

Du coup, le PJD a pris politiquement les devants sur le débat parlementaire prévu pour la session d’hiver au niveau de la commission de la justice et de la législation. Laquelle commission a décidé de ne pas statuer sur la modification du code de procédure pénale, en attendant que le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) présente des recommandations relatives à la dépénalisation des libertés individuelles.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 8 octobre, que le CNDH avait indiqué, dans un communiqué, qu’il présenterait des recommandations sur les amendements à porter au code pénal. Un sujet qui est en discussion au sein de la commission de la législation, ajoute le communiqué, et que le CNDH suit avec attention dans le cadre du «débat actuel sur les libertés individuelles et la question de l’avortement». 

Le Conseil souligne qu’il demeure serein quant au soutien de l’opinion publique à ses recommandations visant à protéger les libertés individuelles et la vie privée. Il faut en outre, ajoute le même communiqué, respecter les dispositions constitutionnelles garantissant les droits et les libertés essentielles, notamment le premier paragraphe de l’article 24, ainsi que les conventions internationales approuvées par le Maroc.

Le CNDH ajoute avoir «enregistré avec satisfaction la réactivité de l’opinion publique sur la question des libertés individuelles et de la vie privée, tout en dénonçant les campagnes de diffamation et d’injures à caractère discriminatoire exprimées par certaines voix à l’encontre de la femme concernée». Le Conseil ajoute qu’il «espère que ce débat public sera un tournant pour mettre fin à l’hésitation des acteurs politiques quant à l’harmonisation du cadre législatif de notre pays avec les dispositions de la constitution et les conventions internationales, tout en adaptant ce cadre aux pratiques sociétales».

Par Hassan Benadad
Le 07/10/2019 à 22h35