Dialogue social: retour à la case départ

Brahim Taougar

Le dialogue social qui a repris ce mercredi 17, juin s'est achevé sans aucune avancée majeure, les principaux syndicats se déclarant déçus en quittant le bureau d'Abdelilah Benkirane

Le 17/06/2015 à 21h32

Certes, des sources syndicales ont signalé que le chef du gouvernement a fait montre d'une «légère souplesse» et disponibilité de faire un geste vers les syndicats, mais il n'a rien cédé au sujet des principales doléances, en particulier concernant la hausse des salaires et la réforme des retraites.

«Il y a eu presque un dialogue de sourds, chaque partie s'étant contentée de défendre une nouvelle fois sa position», a déclaré à Abdelkader Zayer, un des dirigeants de la CDT (Confédération démocratique du travail). «Le chef du gouvernement n'a même pas pris la peine de partager le déjeuner avec nous», a-t-il ironisé.

Contactée par LE360, une source gouvernementale a indiqué que l'Exécutif pourrait faire un geste en étudiant la possibilité de relever le seuil d'exonération de l'impôt sur les salaires fixé actuellement à 30.000 dirhams par an. Ce seuil pourrait augmenter à 34.000 dirhams annuellement, ce qui conduirait à un manque à gagner pour l'Etat d'un milliard de dirhams par an. Mais, a-t-il souligné, il s'agit d'une proposition qui n'a pas encore pris forme.

Selon les syndicats, Abdelilah Benkirane n'a pas proposé de nouvelle date pour le prochain round des négociations se contentant d'indiquer qu'il reviendrait vers eux une fois que son gouvernement a pris une décision définitive sur chacun des points de leur cahier revendicatif, en particulier la hausse des salaires et la réforme de la retraite.

Le secrétaire général de l'UMT (Union marocaine du travail), Miloudi Moukharik, a déclaré à la presse que son syndicat «ne veut pas esquiver la problématique des retraites, à condition que la réforme envisagée ne se fasse pas au détriment des salariés et des travailleurs», relevant qu'après de longues discussions, le chef du gouvernement a dit «comprendre nos revendications justes et légitimes».

Pour sa part, le ministre de l'Emploi, Abdessalam Seddiki, s'est déclaré confiant quant à la suite du dialogue social, estimant que le round de ce mercredi s'est déroulé dans un climat empreint «de franchise, de sérénité et de responsabilité». «Nous allons préparer les réponses et les transmettre dans les plus brefs délais», a-t-il indiqué.

Outre les deux FDT divisées, Benkirane a rencontré en trois rounds, le groupe UMT-CDT-FDT, le tandem UGTM)FDT et enfin l'UNTM, le bras syndical du PJD.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 17/06/2015 à 21h32