Droit de grève: le gouvernement et les syndicats à couteaux tirés

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Revue de presseKiosque360. Le projet de loi sur la grève constitue toujours la pomme de discorde entre le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives. Ainsi, l’échec des négociations entre les partenaires concernés retarde la programmation du projet dans le circuit législatif.

Le 05/07/2019 à 21h19

Les négociations entre le ministère de l’Emploi et de l’insertion professionnelle et les centrales syndicales les plus représentatives autour du projet de loi sur la grève demeurent toujours au point mort. Bien plus, les divergences sont de taille.

Après l’échec du dialogue, le ministère de tutelle a rendu publiques ses propositions qui ont été rejetées en bloc, semble-t-il, par les partenaires sociaux, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 6 et 7 juillet.

Le ministère cherchait à instaurer une formule d’équilibre entre le droit de grève, comme droit constitutionnel, et la liberté du travail pour ceux qui le souhaitent. De plus, la décision d’appeler à la grève devait être prise par la majorité et validée au vote secret. La nature de certains secteurs d’activité, qui exige des permanences, a été également prise en compte dans l’offre gouvernementale, en plus de la situation générale dans le pays. En cas «d’état de crise nationale», tout débrayage devrait être suspendu. De même, l’option de médiation et de son obligation comme principe fondamental au règlement des conflits a été formulée dans le projet de gouvernement avant de recourir à la grève.

De même encore, désormais, la partie appelant à la grève devrait avoir une légitimité et suivre un processus règlementaire. A ce propos, l’offre gouvernementale, indique un communiqué du ministère de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, cité par le quotidien, a été inspirée des expériences internationales en la matière. Et dans le cadre du dialogue social, ajoute le quotidien, le communiqué du ministère fait savoir que «le gouvernement a demandé à la commission en charge à la Chambre des représentants de reporter l’examen du projet de loi», pour laisser la porte ouverte aux négociations avec l’ensemble des parties concernées par ce processus législatif afin d’arriver à un terrain d’entente.

En reportant la programmation de ce projet de loi organique N°97-15, définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève dans le circuit législatif, le ministère, précise le communiqué, invite les partenaires sociaux à formuler par écrit leurs propositions en vue d’enrichir le texte législatif.

Par Mohamed Younsi
Le 05/07/2019 à 21h19