Droits de la femme: la ministre Hakkaoui ne sait plus à quel "saint" se vouer

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Invitée vendredi à un séminaire consacré aux violences faites aux femmes, la ministre de la Solidarité, de la femme et de la famille s'est dite désorientée, ne sachant plus si elle est "conservatrice, féministe, PJDiste ou bien progressiste".

Le 26/03/2016 à 09h59

La ministre de la Solidarité, de la femme et de la famille, Bassima Hakkaoui, a avoué vendredi soir, lors d'un séminaire consacré aux violences faites aux femmes, qu'elle est totalement désorientée en ne sachant plus si elle est "conservatrice, féministe, PJDiste ou bien progressiste", tant les critiques et les louanges fusent et "se mélangent" pour elle.

"Quoi que je fasse pour les droits de la femme, les critiques fusent. Je ne sais pas si je suis conservatrice, féministe, progressiste. C'est la confusion", s'est-elle interrogée en ironisant devant près de 500 femmes réunies vendredi soir à Rabat dans le cadre d'un forum tenu par le PPS sur la parité et l'égalité.

La ministre PJDiste a saisi l'occasion pour répondre aux critiques de certaines ONG qui contestent le droit au Chef du gouvernement de désigner les membres devant gérer la future Instance de l'équité et de la lutte contre les discriminations dont un projet de loi de création va être discuté prochainement au Parlement.

"Ne pensez pas à Benkirane ou au chef du gouvernement actuel, pensez à l'institution et à la consolidation du rôle du chef du gouvernement", a-t-elle lancé en tentant de convaincre l'assistance.

"Nous avons consulté, a précisé la ministre, la commission de Venise (sur les droits de la femme) qui a soutenu notre suggestion de donner le caractère consultatif à la future instance sur l'équité et la lutte contre les discriminations. "Le statut de cette instance est en harmonie avec les Principes de Paris", selon Mme Hakkaoui.

Le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, a regretté pour sa part la lenteur que prennent les consultations entre institutions, notamment sur des sujets de réforme. Il a estimé en substance que les instances constitutionnelles devraient être consultées, le dialogue étant essentiel, mais la lourdeur de la consultation devient un obstacle pour la réforme. "Il y a un Exécutif qui doit prendre des décisions, légiférer et appliquer", a-t-il souligné.

Le président du CNDH, Driss Yazami, en fervent défenseur des droits de la femme, a souligné, tout en adhérant à certaines idées de Nabil Benabdallah, l'importance de la consultation entre les institutions et les représentants de la société civile.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/03/2016 à 09h59