Education-Langues étrangères: nouvelle confrontation entre Amzazi et le PJD

Saaïd Amzazi, ministre de l'Education nationale. 

Saaïd Amzazi, ministre de l'Education nationale.  . DR

Revue de presseKiosque360. Au sein des groupes parlementaires, l’accord sur la loi-cadre sur l’enseignement semble de plus en plus compromis. Lors d’une séance parlementaire, une nouvelle passe d’armes a opposé le conseiller du PJD, Abdelilah Halouti, au ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi.

Le 08/05/2019 à 20h46

Le projet de loi-cadre sur l’enseignement continue de geler dans le frigo de la discorde, faute d’un nouveau compromis entre les groupes parlementaires sur ce qu’on appelle «la francisation des sciences». L’issue de cette bataille linguistique à connotation idéologique semble encore lointaine, puisque le PJD persiste à refuser catégoriquement la «francisation», tandis que le ministre de l’Education nationale la défend bec et ongles.

Lors d’une séance des questions orales à la Chambre des conseillers, Abdelilah Halouti, membre du groupe du PJD, a mis en garde contre la commission, qu'il qualifie de «crime» contre les Marocains et leurs enfants. Et le parlementaire d’ajouter qu’avant l’élaboration de la vision stratégique, il y avait la charte nationale de l’éducation et de la formation, qui n’avait pas de valeur juridique. Ce qui a fait dire à un ministre de l’époque, poursuit Halouti, que ladite charte n’était pas la parole de Dieu. Le conseiller islamiste a poursuivi en affirmant que, «afin que la vision stratégique ne soit pas prise en otage par des gouvernements, des ministres ou d’autres organes, elle a été réglementée par le projet de la loi-cadre».

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 9 mai, que le parlementaire islamiste a indiqué qu’il avait été procédé à la généralisation de l’enseignement des matières scientifiques en français, alors que la vision stratégique n’évoquait pas la généralisation. Et le membre du groupe parlementaire du PJD de poursuivre: «Il y a eu des débats houleux au sein du Conseil supérieur de l’éducation et de la formation (CSEFRS) entre divers courants et orientations idéologiques. Le débat a porté sur l’enseignement en langues étrangères et non pas sur l’enseignement des langues étrangères». Après de longues discussions et l’intervention du président du CSEFRS, ajoute le conseiller, les intervenants sont arrivés à cette conclusion: «La langue arabe demeure la base de l’enseignement, mais il est possible d’enseigner certains contenus ou modules en langue étrangère, en parlant de l’anglais et non pas du français».

Le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, a répondu au conseiller du PJD en soulignant que «l’élargissement de l’enseignement des matières scientifiques aux langues étrangères n’a aucun rapport avec la vision stratégique. Cette option a été prise en 2013 par le gouvernement précédent dans le cadre de ce qu’on appelle la diversification de l’offre éducative, et rien n’interdit la diversification de l’offre éducative. Ce choix répond aux demandes des parents d’élèves dans le cadre du principe d’équité et d’égalité des chances». Le ministre étaye son argumentaire par les chiffres des étudiants qui ont choisi ces branches et les résultats probants au baccalauréat: «On a eu une forte demande pour les branches internationales puisqu’on est passé de 50.000 à 140.000 élèves au niveau préparatoire et de 80.000 à 220.000 au niveau du collège. 900 établissements préparatoires et 1.400 collèges ont bénéficié de ce cursus». C’est ce qui explique son attrait et explique, aussi, les «résultats très honorables» obtenus à l’examen du baccalauréat, conclut Saïd Amzazi.

Par Hassan Benadad
Le 08/05/2019 à 20h46