El Othmani tente de rassurer sur les chaînes nationales

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Revue de presseKiosque360. La première sortie médiatique de Saâd-Eddine El Othmani sur les deux chaînes nationales, sortie qui coïncide avec les «cent jours» du gouvernement, n’est pas passée inaperçue. Elle n'a pas pleinement séduit pour autant.

Le 03/07/2017 à 11h14

C’est une grande sortie médiatique qu'a signée Saâd-Eddine El Othmani samedi 1er juillet, soit quelques jours avant que son gouvernement ne boucle ses «cent jours». Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte ainsi, dans son édition du lundi 3 juillet, que le nouveau chef du gouvernement a tenu, et réussi, à faire passer trois messages fondamentaux lors de cette grande sortie médiatique.

Le chef du gouvernement, qui a axé son message sur l’actualité nationale, notamment sur les événements d'Al Hoceima qu'il a qualifiés de «regrettables», a affirmé, à cette occasion, que la solution était dans «le dialogue et l’action». Il a ainsi assuré que le gouvernement était ouvert à toute initiative destinée à lancer un dialogue sérieux et responsable avec les leaders de ce mouvement social. Le chef du gouvernement a de même déclaré que la réalisation des projets de développement initiés dans la région serait suivie de près. D'ailleurs, l’Agence de développement du Nord vient de lancer pas moins de 200 appels d’offres dans les domaines de la santé, de l’habitat, de l’environnement et des infrastructures.

Le deuxième message que le chef du gouvernement a tenu à faire passer concerne la Régionalisation avancée. Sa mise en œuvre sera accélérée et le gouvernement œuvrera pour l’accompagner dans toutes ses étapes, a-t-il affirmé. L’Exécutif s’apprête d’ailleurs à adopter sept nouveaux décrets d’application de la loi organique de la Région, en plus des 26 textes adoptés au cours de ces dernières semaines. 

Dans son troisième message, El Othmani a tenu à rassurer tous les Marocains sur la situation économique et sociale du pays. Le gouvernement, a-t-il précisé, planchera sans plus attendre sur des dossiers comme l’enseignement, l’emploi, la santé et la restructuration de l’économie nationale, axes prioritaires de son plan d’action.

Naturellement, le chef du gouvernement a évoqué la question de la lutte contre la corruption et promis des actions immédiates, comme la mise en place d’une commission de suivi des réclamations et doléances des investisseurs. Il a également évoqué le sujet de la flexibilité du régime qui fait actuellement l’objet d’un débat public, l’adoption prochaine d’une loi-cadre portant sur la question de l’enseignement et, bien sûr, son intention de poursuivre, renforcer et institutionnaliser le débat social.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, réputé proche de l’aile de Benkirane au PJD, s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du 3 juillet. Le journal parle, lui, d’un «passage terne» du chef du gouvernement sur les écrans des deux chaînes nationales, un passage, de plus, «très critiqué par l’opinion publique». Pour Akhbar Al Yaoum, le chef du gouvernement a sciemment évité de s’en prendre au ministère de l’Intérieur pour son supposé rôle dans la gestion du mouvement social d’Al Houceima, ce qui lui a valu un accueil froid lors de cette première sortie médiatique. De même, poursuit le journal, en refusant de répondre aux critiques adressées à son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, pour sa gestion de ce dossier, El Othmani s’est également attiré la colère des membres de son parti.

Le quotidien Al Massae s’est également attardé, dans son édition du jour, sur les propos d’El Othmani relatifs aux événements d’Al Hoceima. Le journal a notamment relevé la réaction du chef du gouvernement aux propos de certains responsables des partis de la majorité, qu’il a qualifiés de «déraisonnables».

Le chef de l’Exécutif a également évoqué le dossier de la flexibilité du dirham, ainsi que la crise interne que connaît le PJD.

Al Akhbar note, à ce propos, qu’El Othmani reconnaît l’existence de discordes au sein de son parti. Il n’a par ailleurs pas caché, affirme le journal, son intention de briguer le poste de secrétaire général. Un poste qui lui a été ravi par Benkirane, en 2008. 

Par Amyne Asmlal
Le 03/07/2017 à 11h14