El Ouardi : «Je respecte Bouya Omar, mais je délogerai ses patients»!

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Revue de presseKiosque360. El Hossein El Ouardi, ministre de la Santé, semble déterminé à libérer de l'emprise de Bouya Omar des patients souffrant de troubles mentaux. Il affirme respecter le saint homme. Mais il est aussi et surtout, de par sa mission de médecin, lié par le serment d’Hippocrate.

Le 21/05/2015 à 06h10

Il est médecin, lié par le serment d’Hippocrate, et décidé à ne pas se laisser intimider par la sainteté du Marabout Bouya Omar. El Hossein El Ouardi, ministre PPS de la Santé, déclare ainsi à Assabah, dans son édition de ce jeudi 21 mai, être déterminé à déloger les patients retenus dans ce mausolée (et ses dépendances) dans la région de Kelaât Sraghna. «Bouya Omar est un saint homme pour qui j’ai beaucoup de respect (…), mais j’ai des différends avec ceux qui retiennent et maltraitent des personnes souffrant de troubles mentaux », déclare à Assabah, sourire aux lèvres, le ministre de la Santé. Par la même occasion, il a rappelé que ce «business» permettait aux "gérants" de Bouya Omar d'empocher plusieurs millions de dirhams.

Ce sera lui ou moi!Cette assertion d’El Hossein El Ouardi est désormais célèbre. Prononcée au Parlement lors d’une séance de questions orales, elle ne manque pas d'interpeller tout un chacun quant à l’ampleur des dégâts subis par les pensionnaires dudit mausolée. Et l’on est enclin à croire El Ouardi sur parole. Au Parlement, le 19 mai, le Pr. El Ouardi a ainsi déclaré que 80% des patients concernés, parqués par 6 à 30 dans une même chambre, avaient arrêté leur traitement médical. Il propose ainsi de les transférer dans des établissements de santé mentale. D’ailleurs, le ministre de la Santé, qui a passé près de 18 mois à étudier ce dossier, est aussi entré en contact avec les familles des patients dont le nombre global avoisine les 2000 personnes. Pour rappel, un rapport élaboré il y a quelques mois par le CNDH sur la santé mentale au Maroc a pointé les défaillances de tout un système à remettre à plat, soulignant notamment les conditions atroces, et d’un autre âge, dans lesquelles vivaient les citoyens confiés au mausolée Bouya Omar.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 21/05/2015 à 06h10