Elections 2016. Révélations sur la bataille des 3%

Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur

Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur . DR

Vendredi dernier, le Conseil de gouvernement a adopté un projet de loi pour ramener le seuil électoral de 6 à 3%. Derrière ce projet de loi, et malgré l’opposition du PJD, réside une longue histoire de lobbying. Eclairage.

Le 18/04/2016 à 17h05

Vendredi dernier, le Conseil de gouvernement adoptait un amendement de la loi électorale pour ramener le seuil de représentativité de 6 à 3%.

Pour clarifier les choses, quand une liste n’a pas atteint ce seuil électoral, aux niveaux national ou local, elle est d’office éliminée de la répartition des voix.

Afin de revenir à l’histoire du seuil électoral, Le360 a appris qu’un travail de lobbying, de longue haleine, a été entrepris par plusieurs formations politiques auprès du ministère de l’Intérieur.

«Certains partis en ont fait une histoire de vie ou de mort et quelques formations politiques ont même signifié à Mohamed Hassad qu’elles pourraient boycotter les prochaines élections législatives du 7 octobre», affirme une source informée à Le360.

Explication: depuis le début de l'année 2016, plusieurs formations politiques ont procédé à des sondages en interne (sections locales et régionales) ou via des think tanks (grâce aux largesses du National democratic institute, NDI, pro-Républicains US) et beaucoup d’entre elles ont découvert qu’elles n’avaient que peu de chances face au rouleau compresseur du PJD.

Les grands perdants, selon les résultats de ces consultations tenues secrètes, sont l’USFP aux rangs laminés et qui a choisi de se jeter dans les bras du PAM. Mais aussi le PPS qui a scellé un mariage loin d’être catholique avec le PJD, et l’UC.

Pire encore. "Même l'Istiqlal, qui avait demandé d'instaurer un seuil de 10%, s'est aperçu que les 6% étaient devenus une barre très haute pour lui", affirment nos sources

Et, partant de ces résultats, les partis concernés ont maintenu une pression sans précédent sur le ministre de l’Intérieur.

Mohamed Hassad, en concertation avec Abdelilah Benkirane (à conte-cœur), a finalement accédé aux requêtes des partis politiques.

L’autre partie du deal était de revoir le mode de répartition de la subvention étatique lors des prochaines échéances.

Désormais, un montant forfaitaire sera alloué, à égalité, à tous les partis, le PAM comme le PSU.

La deuxième tranche, elle, sera perçue, selon les voix et les sièges remportés lors des élections.

Par Mohammed Boudarham
Le 18/04/2016 à 17h05