Elections européennes: Le Maroc suit avec intérêt le scrutin

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L'euroscepticisme des Européens et l'éventuelle montée de la droite radicale, notamment aux Pays-Bas, en France et autres poussent les Marocains à suivre avec un grand intérêt le scrutin législatif européen qui élira, ce dimanche, 750 eurodéputés pour un mandat de cinq ans.

Le 24/05/2014 à 23h19

L'euroscepticisme des européens et l'éventuelle montée de la droite radicale notamment aux Pays-Bas, en France et autres poussent les Marocains à suivre davantage et avec un grand intérêt le scrutin législatif européen qui élira, ce dimanche, 750 euro-députés pour un mandat de cinq ans. "Nous suivons avec intérêt ces élections car le Maroc a d'importants intérêts politiques et économiques avec le vieux continent", ont unanimement déclaré, à la veille de ce scrutin, des hommes politiques marocains, observant que ce scrutin diffère avec les échéances électorales propres à chacun des pays. La classe politique marocaine craint néanmoins la poursuite de la crise économique et la montée des discours haineux de la droite radicale contre les émigrés.

Le Maroc compte quelque 3 millions de ressortissants établis en Europe. Le vice-président de la Chambre des représentants, Abdellatif Ouahbi, estime, à propos de ce scrutin, que le Maroc est appelé à "s'adapter à ses résultats et à son architecture". Pour Ouahbi, "il ne faut pas oublier que nous avons construit d'énormes acquis depuis des décennies. Quant aux résultats, nous devons s'acclimater avec la donne tout en développant notre démocratie parlementaire parallèle. Nous misons sur la démocratie et l'image exemplaire que donne le continent en matière des droits de l'homme. Mais, regrette-t-il, des considérations économiques ont un impact sur les orientations politiques". Le PJD par la voix de Abdelali Hamieddine, vice-président du conseil national, exprime l'espoir que la "victoire revienne aux démocrates et aux courants modérés afin qu'ils prennent les rênes des institutions parlementaires de l'UE. "Nous aspirons à une réelle volonté de renforcer la coopération dans le cadre du dialogue des civilisations. Notre message porte sur la nécessité de s'engager en tant que gagnant/gagnant à tous les niveaux. Nous espérons que ceux qui véhicule les messages haineux soient marginalisés".

Des acquis à consolider

Pour Abderrahim Atmoun, président de la Commission parlementaire Maroc-UE, la préservation des acquis et la stratégie du future de cette relation se préparent et se construisent sur "le terrain". "Durant leur campagne électorale, j'ai accompagné presque tous les candidats qui peuvent apporter un plus au Maroc. J'ai assisté aux meetings notamment en France et en Italie où j'ai soutenu les candidatures de l'eurodéputé sortant Pierre Antonio Panzeri à Rome (droite) et celle de David Sassoli, eurodéputé socialiste devenu grand ami du Maroc après une traversée du désert avec les adversaire du Maroc". Le conseiller PAMiste a appellé à "ne pas relâcher les efforts pour contrecarrer les euro-députés européens qui s'opposent aux intérêts du Maroc. "Nous avons gagné des batailles celles de l'accord de pêche, accord de bon voisinage et sur la sécurité. Nous avons investi sur le plan politique", a souligné Atmoun. Ce dernier a grandement contribué dans l'organisation de la réunion parlementaire Maroc-UE à Dakhla.

Jawad Kerdoudi, directeur de l'Institut marocain des relations internationales, regrette pour sa part que la "liste des pros Union européenne soit minoritaire. Malheureusement les élections européennes ne mobilisent pas les troupes. Ce sont ceux de la droite radicale qui y vont en masse. En France, la crainte est trop grande voir ce parti arrivé en tête". "Cette crainte, a souligné Kerdoudi, est grande pour nous et nos ressortissants établis sur place". Heureusement que la politique des eurodéputés n'influent pas sur les politiques intérieures de pays. Economiquement et politiquement, je ne pense pas qu'il y ait des chamboulements sur les relations avec le Maroc".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 24/05/2014 à 23h19