Elections partielles: le PJD frappé par un séisme électoral

La séance d'ouverture du 8e congrès du PJD, samedi 9 décembre 2017.

La séance d'ouverture du 8e congrès du PJD, samedi 9 décembre 2017. . Dr

Revue de presseKiosque360. Alors que le PJD continue de collectionner les défaites électorales, c’est l’euphorie chez l’USFP. Les socialistes ont non seulement "récupéré" leur groupe parlementaire avec l’appui du RNI, mais ils peuvent désormais espérer garder la présidence de la Chambre des représentants.

Le 05/01/2018 à 21h29

Des élections partielles se sont déroulées jeudi dernier à Nador, Guercif et Khenifra. Les quatre sièges à pourvoir sont revenus respectivement à l’USFP dans la première circonscription, à ce même parti et au PAM dans la deuxième et au MP dans la troisième. Les premières conclusions à tirer de ces élections, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition des 6 et 7 janvier, c’est que l’USFP a pu, grâce à un appui franc du RNI, garder son groupe parlementaire qu’il a failli perdre après avoir cédé son siège de Sidi Ifni. La deuxième conclusion est que la machine électorale du PJD s’est définitivement grippée, au point que le quotidien Assabah, qui s’est également intéressé à ce sujet dans sa livraison du week-end, parle d’un séisme électoral qui frappe le parti islamiste.

En effet, le PJD est arrivé loin derrière les premiers partis, USFP, PAM et Istiqlal, à Guercif, où il était pourtant sûr de rafler l’un des deux sièges à pourvoir, précise Al Ahdath Al Maghribia. A Khenifra où il s’est également présenté, il a terminé deuxième derrière le MP, mais avec un écart considérable de voix, soit plus de 5.000. Durant toutes les élections partielles auxquelles il a participé, note Al Ahdath Al Maghribia, il n’a remporté que celle d’Inezgane, un de ses fiefs électoraux, en plus de Tétouan où les autres partis lui ont laissé sciemment le terrain libre. Pire encore, les scores qu’il a réalisés ont été très en deçà de ses performances du 7 octobre, au moment où les autres partis, surtout ceux arrivés en tête, ont recueilli un nombre important de voix.

L’USFP vient d’ailleurs de confirmer ce constat. En effet, son premier secrétaire, Driss Lachgar, a été très ému, affirme de son côté Assabah, non pas parce que le parti a remporté deux sièges au moment où il ne lui en fallait qu’un pour pouvoir garder son groupe parlementaire, mais parce qu’il a été classé premier aussi bien à Nador, avec 13.162 voix, talonné par le PAM avec 8.332, qu’à Guercif, avec 10.573 voix suivi de l’Istiqlal avec 9.782. Selon Assabah, la direction de l’USFP se dit surtout fière d’avoir vu réussir sa «stratégie discrète» qui lui a permis non seulement de remporter les élections mais de «revenir au devant de la scène politique» dans ces deux villes. «Cela prouve que notre parti est encore en vie et ne mourra jamais», a notamment affirmé Driss Lachgar, profitant de l’occasion pour lancer une pique à la dirigeante du PSU, Nabila Mounib.

Il faut dire, note Assabah, que les socialistes ont toujours soutenu qu’ils auraient pu remporter 10 sièges de plus aux dernières élections du 7 octobre 2016 si le jeu électoral avait été plus «propre». Cela dit, ajoute le quotidien, cette victoire est également celle de Habib El Malki, qui peut désormais espérer se maintenir à la présidence de la première chambre.

En effet, note Assabah, selon les règlements, de nouvelles élections internes seront organisées à la Chambre au début de la troisième année législative pour renouveler ses instances, le président, le bureau et les présidences des commissions en l’occurrence. Or, pour se présenter à la présidence de la Chambre, le candidat doit obligatoirement appartenir à un groupe parlementaire.

Par Amyne Asmlal
Le 05/01/2018 à 21h29