Enlisement du projet de Souss-Massa: du rififi chez les ministres visés par la colère royale

Le ministère de l'Intérieur à Rabat.

Le ministère de l'Intérieur à Rabat. . DR

Revue de presseKiosque360. Les ministres concernés ont planché, lors d’une réunion urgente au ministère de l’Intérieur, sur les difficultés qui entravent l’avancement des projets de développement programmés dans cette zone.

Le 12/12/2018 à 19h57

Plusieurs ministres visés, récemment, par une colère royale, se sont réunis en urgence au ministère de l’Intérieur. Les ministres concernés ont examiné les difficultés qui ont retardé la réalisation de 11 projets de développement industriel prévus dans la région de Souss-Massa et ayant fait l’objet de 8 conventions d’investissement signées le 21 janvier devant le roi, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 13 décembre.

D’après le journal qui cite des sources proches du dossier, les ministres, qui ont peur d’être révoqués, ont décidé de tenir cette réunion urgente au siège du ministère de l’Intérieur, à Rabat, pour plancher sur tout ce qui entrave l’avancement des travaux de réalisation de ces projets. Il s’est avéré que, souligne Assabah, parmi ces entraves, figure l’ambition de certains élus locaux qui ont voulu tirer un avantage personnel de ces projets.

Ainsi, explique Assabah, certains élus de la région ont, en effet, essayé de monter certains de ces projets sur des terrains agricoles acquis à des prix dérisoires. Leur valeur devait augmenter de manière substantielle en intégrant le périmètre urbain. Toujours est-il, ajoute le journal, que des élus ont magouillé pour déplacer ces projets des zones où ils avaient été prévus selon les premières études aux zones qu’ils ont choisies.

Ce faisant, ajoute le journal, ils font d’une pierre deux coups. Ils réalisent des gains sur la cession de leur terrain à l’Etat et s’assurent en même temps une base électorale solide en rapprochant des projets industriels de leurs électeurs. Ce qui n’a pas manqué de mettre en rogne le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, note le journal. Une autre problématique que rencontrent ces projets, ajoute Assabah, est liée aux terrains appartenant au domaine public que l’Etat ne souhaite plus céder aux investisseurs comme il l’a toujours fait pendant ces trente dernières années. Désormais, ces terrains seront disponibles uniquement en location.

Malgré toutes ces difficultés, souligne le ministre cité par les sources d’Assabah, des projets ont bien été lancés et atteignent un niveau d’avancement respectable. De même, il a également été procédé au lancement de la formation des ressources humaines qui seront mise à la disposition des entreprises dans les différentes activités prévues pour cette zone.

Par Amyne Asmlal
Le 12/12/2018 à 19h57