Enquête socio-éducative: les élèves marocains sont laïcs et en désaccord avec Benkirane

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Revue de presseKiosque360. Les résultats de la deuxième enquête nationale socio-éducative, réalisée par le Groupe l’Etudiant Marocain auprès de 5.200 lycéens du public et du privé à travers le Maroc, viennent d’être rendus publics. La majorité des élèves est contre l’exploitation de la religion en politique.

Le 10/03/2016 à 21h25

Incontestablement, les avis des lycéens marocains sur les questions de religion, de sexe et de politique, déplairaient au courant conservateur du pays. C’est ce qui ressort des résultats de la deuxième enquête nationale socio-éducative, réalisée par le Groupe l’Etudiant Marocain, auprès de 5.200 lycéens du public et du privé à travers le Maroc.

Selon ces résultants, rendus publics mercredi, 75.6% des élèves sont convaincus que «la religion est une affaire personnelle», 4.5% seulement considèrent que la religion devrait orienter la chose politique, 15.6% estiment que la religion favorise une bonne conduite et 4.3% n’ont aucune opinion sur la question. Au niveau du genre, les résultats montrent que 75.5% des lycéennes et 75.7% des lycéens sont des laïcs, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce vendredi 11 mars.

L’étude, réalisée en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, montre également que la majorité des lycéens marocains est contre les décisions prises par le Chef de gouvernement; symbole du courant conservateur au Maroc. En effet, les lycéens marocains sont contre la politique de Abdeilah Benkirane visant à réduire les recrutements dans la fonction publique, ses réserves à propos du renforcement du rôle des langues étrangères dans l’enseignement et ses encouragements aux jeunes pour rejoindre le secteur privé.

A propos de l’apprentissage des langues étrangères, 95.7% des lycéens ont souligné la nécessité d’améliorer leur niveau linguistique et considèrent qu’une meilleure maîtrise des langues est obligatoire pour accéder au marché de l’emploi (82.5%), pour poursuivre les études supérieures (61.3%) et dans la vie quotidienne (47.1%).

Dans une déclaration au quotidien, le PDG du Groupe l’Etudiant Marocain, Mohcine Berrada, a affirmé que les résultats de la deuxième enquête nationale socio-éducative ne diffèrent pas beaucoup de ceux de la première étude, réalisée il y a quatre ans. C’est-à-dire, a-t-il fait remarquer, que les convictions des jeunes marocains ne sont pas versatiles et n'ont pas été influencées par les discours politiques durant la période 2011-2015.

Par Mohamed Younsi
Le 10/03/2016 à 21h25