Enseignement des matières scientifiques en langues étrangères: rebondissement istiqlalien spectaculaire

Le360

L'Istiqlal, fervent défenseur de l'arabisation, rejoint le camp favorable à l'enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères. Le PJD, opposé à ce projet, fait aujourd'hui cavalier seul. Détails.

Le 04/04/2019 à 14h18

"Nous avons défendu et continuons de défendre l'arabisation, mais nous avons récemment assoupli notre position pour que l'enseignement des matières scientifiques en langues étrangères soit adopté dans le cadre du projet de loi sur la réforme de l'enseignement", a affirmé sous couvert de l'anonymat un membre dirigeant au sein de l'Istiqlal.

Évoquant les obstacles que dresse le PJD devant cette réforme audacieuse, l'Istiqlal dénonce "la politisation par ce parti de la majorité d'un sujet vital pour l'avenir du pays".

A la question de savoir si l'Istiqlal a bien soutenu ce projet, le dirigeant de l'Istiqlal a répondu par l'affirmative. "oui, nous l'avons soutenu, a-t-il précisé, dans le cadre d'un consensus interpartisan".

Seulement voilà: face à l'entêtement du PJD, "nous avons décidé de sortir de ce consensus en demandant à Saâd Eddine El Othmani d'assumer ses responsabilités devant le Parlement suivant l'article 103 de la constitution", a indiqué ce responsable, un proche de Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal. 

Ce dirigeant s'interroge, non sans étonnement, sur le fait que c'est le chef du gouvernement qui a lui-même présenté ce projet de loi-cadre incluant la disposition appelant à l'apprentissage des matières scientifiques et techniques en langues étrangères. "Nous ne comprenons pas pourquoi un chef de gouvernement présente une loi et dans le même contexte, le groupe parlementaire de son parti bloque son adoption. Cela n'existe dans aucune démocratie", a asséné ce responsable.

Face au blocage orchestré par le PJD, l'Istiqlal brandit l'épouvantail de l'article 103 de la Constitution.

Voici ce que dit l'article 103 sur lequel le parti de l'Istiqlal a bâti sa position: "le chef du gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des Représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte. La confiance ne peut être refusée ou le texte rejeté qu’à la majorité absolue des membres composant la Chambre des Représentants. Le vote ne peut intervenir que trois jours francs après que la question de confiance ait été posée. Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement".

Par Chakir Alaoui
Le 04/04/2019 à 14h18