Entre le PJD et l’Intérieur, c’est la guerre des procès

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Revue de presseKiosque360. Des présidents de communes du PJD craignent d’être tenus pénalement responsables de mauvaise gouvernance et de dilapidation de deniers publics. Leurs leaders anticipent, jouent la carte de la victimisation et mettent en place une cellule d’avocats pour suivre l’affaire. Les détails.

Le 12/10/2020 à 18h54

Alors que le mandat de la gouvernance locale touche à sa fin, des présidents de communes, de régions et des mairies du parti de la Justice et du développement (PJD) craignent des poursuites judiciaires sur la base de mauvaise gouvernance, de dilapidation de deniers publics ou de crimes financiers. Pour échapper à ces éventuelles poursuites, ils sont déjà montés au créneau afin d’exercer des pressions sur leurs leaders, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mardi 13 octobre. Ainsi, ils ont menacé leur direction de quitter le parti pour rallier d’autres formations politiques qui pourraient les soutenir, en «politisant» l’affaire pour noyer le volet judiciaire de la chose. «Au cas où ils ne seraient pas défendus par une centaine d’avocats du PJD pour banaliser les accusations, ils quitteraient le parti pour rejoindre d’autres formations politiques ayant des leaders capables de neutraliser politiquement les poursuites avant de prendre la voie judiciaire», indiquent les sources du quotidien. Dans ce sillage, «ils évoquent le cas d’un responsable qui a bénéficié d’une autorisation de quitter la prison pour assister aux funérailles d’un proche et est resté libre, d'un autre condamné à la prison ferme qui, à l’issue d’un jugement définitif, demeure en état de liberté et d’autres qui présentent des certificats médicaux à la justice jusqu’à la prescription des faits», ajoutent les mêmes sources.

Au niveau de certaines collectivités territoriales, poursuit le quotidien, les leaders du PJD ne cachent pas leur colère à propos de la neutralité positive de la tutelle. En effet, celle-ci n’intervient pas pour soutenir le parti dans sa gestion de la chose locale. Dans ce sens, ils citent l’exemple du Conseil de la région de Drâa-Tafilalet où la majorité et l’opposition ont voté contre les programmes élaborés par le bureau en place. De même, ils s’interrogent sur le fait que l’Intérieur n’a pas validé le budget de la mairie de Rabat, alors que les grands chantiers se poursuivent dans le cadre de la vision royale «Rabat, la capitale des lumières». De même, les leaders du PJD évoquent le cas de Marrakech où l’Intérieur a déclenché des poursuites à l’encontre des responsables de la mairie pour passation de marchés de gré à gré. Par cette sortie, le PJD joue déjà la carte de la victimisation et tente d’anticiper la politisation de l’affaire. Une cellule d’avocats est mise en place pour suivre cette affaire, conclut le quotidien. 

Par Mohamed Younsi
Le 12/10/2020 à 18h54