Espagne: une ONG demande l’arrestation d’un bourreau polisarien

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Revue de presseKiosque360. Le dirigeant polisarien, objet de la plainte adressée au Parquet général, se trouve actuellement en Espagne. Il a reconnu avoir torturé des détenus à la prison «Errachid», sur ordre de ses supérieurs.

Le 05/02/2020 à 20h35

Le président de l’Association des portés disparus au Polisario (APDP) vient de saisir le procureur général à Madrid, en Espagne. L’objet de cette saisine: signaler la présence d’un tortionnaire polisarien sur le territoire espagnol. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 6 février, il s’agit d’un bourreau qui se fait appeler «Temchile» et se trouve actuellement en Espagne, pays dont il détient également la nationalité.

D’après la lettre de l’association, reprise par le quotidien, ce dernier reconnaît avoir torturé plusieurs victimes des exactions du Polisario, détenues au centre de détention de sinistre mémoire «Errachid». Ainsi, selon cette lettre, le personnage en question a reconnu avoir torturé ses victimes sur ordre de ses supérieurs du font. Entre autres dirigeants dont il recevait les ordres, il cite le dénommé El Batal Sayed Ahmed et le frère du fondateur, Bachir Mustapha Sayed.

La lettre de l’ONG souligne par ailleurs, poursuit le quotidien, que ces deux derniers continuent, eux aussi, de circuler librement sur le territoire espagnol sans être inquiétés, malgré les lourdes charges qui pèsent contre eux. Ils font même l’objet de procédures judiciaires dans ce pays. Le président de l’association a, de ce fait, demandé qu’ils soient arrêtés et jugés.

Citant le même document, le quotidien rappelle, en outre, que le dénommé El Batal Sayed Ahmed fait l’objet d’une autre plainte adressée, il y a une année, par la même association au Parquet général du Royaume d’Espagne. Ce personnage, qui détient également la nationalité espagnole, se trouvait à l’époque sur le territoire de ce pays en compagnie d’un autre tortionnaire, le dénommé Edda Ould El Habib. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a aidé à obtenir la nationalité lorsqu’il officiait encore comme représentant du Polisario à Barcelone. 

Notons que ce n’est pas la première initiative du genre engagée par l’APDP. L’association avait notamment saisi, il y a quelques mois, le «Défenseur du peuple» (l’ombudsman) du Pays Basque. Elle lui a présenté un dossier détaillé sur les cas de torture et de disparitions forcées perpétrées par le Polisario dans les camps de Tindouf.

Rappelons, de même, que plusieurs dirigeants du Polisario, dont l’actuel patron du front, Brahim Ghali, qui a été cité à comparaître plusieurs fois, font l’objet de poursuites judiciaires en Espagne pour atteintes graves aux droits humains. Il y a quelques années, L'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale en Espagne, avait ainsi auditionné des plaignants contre des dirigeants du Polisario accusés de génocide et de graves violations des droits de l'Homme.

Par ailleurs, une proposition de loi présentée au Parlement par le Parti populaire (PPP) et portant sur la révision du principe de «juridiction universelle» avait été votée en 2014. Cependant, ce texte, tel qu'il été adopté, s'est contenté de limiter les compétences des juges aux seuls crimes de masse (génocide et crimes contre l'humanité), impliquant au moins un accusé de nationalité espagnole ou résidant en Espagne.

Par Amyne Asmlal
Le 05/02/2020 à 20h35