Etat civil: l’interdiction des prénoms amazighs fait toujours polémique

DR

Revue de presseKiosque360. Les services de l’état civil à Casablanca ont refusé l’enregistrement d’un nouveau-né sous un prénom amazigh. Il s’agit là du deuxième cas de refus soulevé en moins de deux mois, et du 45e depuis la validation de la Constitution de juillet 2011.

Le 27/07/2017 à 09h25

Le refus de l’inscription de certains prénoms amazighs dans les registres de l’état civil reste toujours objet de polémique, en dépit des multiples déclarations gouvernementales et, surtout, de la validation de la Constitution de juillet 2011 par l’écrasante majorité du peuple marocain.

En effet, les services de l’état civil du onzième arrondissement de Maârif, à Casablanca, ont rejeté, la semaine dernière, le prénom de «Massin» que Lahcen Oubass et Meriem Achichaw avaient choisi de donner à leur petit garçon, né le 8 juillet 2017. Pire encore, en réponse à la surprise des parents face à cet inconcevable refus, les services en question leur ont demandé de prouver par eux-mêmes que ce prénom ne figurait pas sur la liste des prénoms interdits sur les registres de l’état civil.

Le quotidien Al Ahdth Al Maghribia rapporte, dans son édition de ce jeudi 27 juillet, que la famille a immédiatement saisi la Fédération des associations amazighes qui a vigoureusement dénoncé l'attitude des autorités de l’arrondissement de Maârif. L’instance associative a de même adressé une correspondance au chef du gouvernement, au ministre de l’Intérieur, au ministre de la Justice, au ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, au président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et aux présidents des deux chambres du Parlement.

La Fédération des associations amazighes affirme d'ailleurs que l'interdiction qui a frappé cette famille casablancaise survient quelques semaines à peine après un autre cas de refus à Azilal, où le prénom de "Simane" avait été refusé à un bébé de sexe féminin. Ces deux refus ont ainsi été recensés en moins de deux mois, ce qui porte à pas moins de 45 le nombre d'interdictions de prénoms amazighs depuis la validation de la Constitution de juillet 2011. De plus, fait remarquer le quotidien, ces interdictions interviennent à un moment où sont lancés, à la première Chambre du Parlement, les débats autour du projet de loi relatif à l’officialisation de la langue amazighe. 

Par Mohamed Younsi
Le 27/07/2017 à 09h25