Exclusif. Crash du Mirage F1: comment le courageux jeune pilote marocain a évité le pire

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Malgré son très jeune âge, le pilote de l’avion de chasse Mirage F1, qui s’est écrasé hier lundi en milieu de journée, dans une région montagneuse au sud de Taounate, a eu la salutaire présence d’esprit de s’éloigner des agglomérations pour éviter des dégâts collatéraux. Récit.

Le 22/01/2019 à 12h09

Lundi 21 janvier, vers midi, région de Taounate. La tour de contrôle de la 5ème Bafra (Base aérienne des Forces royales air), à Sidi Slimane, signale la perte d'un avion de chasse parti en mission d’entraînement au-dessus de la région. Alerte, puis... Mais que s'est-il passé pour que l'appareil disparaisse des écrans radar? «Une extinction de moteur» s’est en effet produite à bord de l'avion monoplace Mirage F1, qui venait tout juste de subir une modernisation et une rénovation au niveau de la motorisation (réacteur) et de l’avionique (électronique de bord). L'extinction de ces appareils français de vieille génération est d'ailleurs prévue pour 2025. Ils sont affectés actuellement notamment aux missions d'entraînement pour les futurs "rois du ciel" de l'armée de l'air royale marocaine. 

Mais passons, car la situation est grave. Le pilote, vingtenaire, tente de relancer le moteur, en vain. L'expectative d'un crash est inévitable. Problème: le jeune pilote survolait à ce moment-là un douar peuple nommé «Abouiyate», relevant de la commune rurale «Al Ghouazi», «Kariat Ba Mohamed».

Récapitulons: extinction de moteur, positionnement signalé au-dessus d’un douar peuplé… Entre l’auto-salut et le salut d’un village tout entier, l’hésitation n’a même pas lieu de se poser. Le pilote eut la salutaire présence d’esprit de s’éloigner du douar au-dessus duquel il se trouvait tout en étant conscient qu’il jouait sa vie. «Il était prêt à mourir pour sauver la vie d’autrui», relate à le360 une source qui a souhaité ne pas être citée.

Il est vrai que cette consigne est enseignée aux jeunes pilotes de chasse, mais en règle générale, il est difficile de l'appliquer dès lors qu’elle est mise à l’épreuve des faits.

A tout seigneur, tout honneur. Malgré son jeune âge, avec tout ce que cela comporte de déficit d’expérience, le jeune pilote des FRA n’a pas dérogé à cette règle d’or, faisant preuve d’une discipline et d’un courage qui forcent respect et admiration.

Pour un baptême de feu, un coup de maître! Non seulement le jeune pilote a évité, qu’à Dieu ne plaise!, un «bain de sang» parmi la population, il a aussi réussi à sortir sain et sauf de ce malencontreux incident.

«Le pilote est resté dans l’avion malgré que le moteur de l’appareil n’ait pu redémarrer», insiste aussi notre source, soulignant qu’il ne s’est éjecté qu’à une petite hauteur de 400 mètres au-dessus de la terre, épargnant ainsi sa vie et celle de nombreux villageois qui étaient d’ailleurs nombreux à se rassembler autour de l’appareil en flammes, n’en croyant pas leurs yeux qu’ils soient aussi sortis indemnes d’un incident qui aurait pu tourner à la tragédie.

Par cette attitude intrépide et disciplinée, le jeune pilote a donné une nouvelle preuve du professionnalisme et de la vaillance de nos valeureuses Forces armées royales. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 22/01/2019 à 12h09