Expulsion du journaliste d'El Watan: quand nos confrères algériens se trompent de combat

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L'interpellation du journaliste d'El Watan, Djamel Alilat, alors qu'il "couvrait" illégalement une manifestation organisée dimanche 28 mai à Nador, en soutien au "Hirak d'Al Hoceïma", provoque une véritable levée de boucliers chez nos confrères algériens. Il ne faut pas pousser...

Le 30/05/2017 à 16h44

L'interpellation du journaliste d'El Watan, Djamel Alilat, a fait couler beaucoup d'encre... et de larmes en Algérie! Journaux publics et privés, de la presse écrite et des médias audiovisuels, ruent dans les brancards depuis l'interpellation de ce journaliste, dimanche 28 mai à Nador, à 22 heures, alors qu'il couvrait une manifestation sans avoir pris la peine de demander une autorisation auprès des autorités locales, à plus forte raison une accréditation auprès du ministère de la Communication. Seul document alors porté par le journaliste concerné: un "ordre de mission" dûment signé par la direction du quotidien El Watan!

Pourquoi alors s'agiter autour d'une interpellation suivie d'une expulsion dès lors que l'intéressé se trouvait en situation d'infraction à la loi? Ne fallait-il pas s'en prendre plutôt au journaliste dont la présence à Nador était illégale, qui plus est problématique quand on sait pourquoi il a été "missionné" à Nador, l'un des théâtres du "Hirak rifain".

Au lieu de regarder les causes qui ont conduit à l'interpellation du journaliste en question, nos confrères algériens ne veulent rien entendre et préfèrent s'intéresser aux conséquences induites par son expulsion. Une volonté d'amplifier un événement pour des raisons que tout le monde connaît et qui s'inscrit simplement (et bêtement) dans le cadre de la propagande anti-marocaine. 

Nos confrères algériens, accourus en masse à l'aéroport d'Alger où ils ont réservé un accueil digne d'un héros au journaliste expulsé, auraient pu simplement se demander s'il était possible pour un journaliste marocain de faire un déplacement en Algérie et couvrir les manifestations de Béjaïa, Tizi Ouzou, ou encore Ghardaïa? Ils savent pertinemment que cela fait partie des "missions impossibles" et que si cela venait à se produire, mal serait parti le journaliste marocain qui se trouverait en sol algérien. On ose à peine imaginer ce qui pourrait lui arriver dans ce pays peu hospitalier, régi par une mentalité de parano et prompt à manipuler les faits quand il s'agit de tirer sur tout ce qui provient du Maroc! Le journaliste aurait été incarcéré, Dieu sait pendant combien de temps, et les services auraient vite diffusé l’information, disons plutôt "la preuve" de la fameuse main étrangère derrière les émeutes qui secouent leur pays. Alors du calme chers confrères et demandez plutôt à vos autorités de prendre exemple sur la manière irréprochable dont s’est comportée la DGSN avec Djamel Alilat, avant de donner des leçons de déontologie à la presse marocaine.

Par Ziad Alami
Le 30/05/2017 à 16h44