Financements occultes: des associations islamistes ont engrangé des milliards au profit du PJD

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Revue de presseKiosque360. Des milliers d’associations connectées au PJD ont bénéficié de plus de onze milliards de dirhams de 2014 à 2019. Des sommes colossales ont ainsi été allouées à ces associations sans aucun suivi, sans aucun audit et sans aucune forme de reddition des comptes. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 18/03/2022 à 21h39

Le PJD aurait mis à profit ses deux mandats à la tête du gouvernement pour débloquer des deniers publics afin de financer des associations créées par le parti ou ayant des connexions électorales avec ses élus.

En effet, entre 2014 et 2019, un montant de pas moins de 11.2 milliards de dirhams a été versé au secteur associatif sans aucun suivi et sans aucun audit pour garantir une bonne utilisation des subventions octroyées aux associations et assurer un meilleur impact sur la population locale. Une générosité qui interpelle à plus d’un titre.

Ces subventions ont été versées au tissu associatif par vingt départements ministériels pendant une période de cinq ans, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 19 et 20 mars. Ainsi, fait remarquer le quotidien, l’argent du contribuable a été versé sous forme de subventions aux associations sans cahiers des charges et sans aucune forme de reddition des comptes.

Alors que les gouvernements de Benkirane et d’El Othmani avaient indiqué dans leur programme gouvernemental que toute dépense serait contrôlée et suivie. Mais, poursuit le quotidien, les textes de loi n’ont pas été mis à jour. Dans les détails, fait savoir le quotidien sur la base du dernier rapport de la cour des comptes, 11 sur 33 départements ministériels ont alloué 92% de la globalité des subventions consacrées aux associations. Et d’ajouter que cette politique manquait de vision stratégique globale de nature à garantir l’harmonie et la coordination de l’action des différents intervenants dans le secteur.

Et pourtant, souligne le quotidien, le code des juridictions financières stipule dans son article 87 que les organismes associatifs «sont tenus de produire à la cour les comptes d'emploi des fonds et autres concours publics reçus selon les formes et dans les conditions prévues par la législation et la réglementation en vigueur». Le contrôle, précise la même source, vise à «s'assurer que l'emploi des fonds publics reçus est conforme aux objectifs visés par la participation ou le concours».

En plus de ces lois qui n’ont pas été respectées, ajoute enfin le quotidien, le ministère chargé des relations avec le parlement et la société civile, pendant les deux mandats, n’avait pas mis au point un programme informatique unique en coordination avec les autres départements pour assurer le suivi des projets, les cahiers des charges et l’égalité des chances dans le secteur. C’est ce qui avait suscité des polémiques à l’époque lorsque des partis politiques avaient accusé le PJD d’avoir mis à profit son pouvoir au gouvernement pour financer des associations à des fins électorales.

Par Mohamed Younsi
Le 18/03/2022 à 21h39