Formation du gouvernement: 40 portefeuilles pour débloquer la situation

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Benkirane veut former un gouvernement d’une quarantaine de portefeuilles pour satisfaire la demande de tous les partis qui souhaitent participer au gouvernement.

Le 13/11/2016 à 21h10

Le prochain gouvernement comptera pas moins de quarante départements ministériels. Le Chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, a reçu le feu vert de la Direction de son parti pour élargir le gouvernement en cours de formation, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 14 novembre.Ce faisant, estime le journal, Benkirane fera d’une pierre deux coups. D’abord, il atomisera tous les départements qui représentent un contrepoids face à la Primature. Il s’agit, entre autres, du ministère de l’Intérieur qu’il veut absolument scinder pour lever sa tutelle sur les collectivités territoriales, de celui de l’Economie et des finances, du département de l’Agriculture et de la pêche maritime, ainsi que du ministère de l’Equipement et du transport. De même, le Chef de gouvernement nommé tente également de réduire, par ce stratagème, l’importance et le poids de partis comme l’Istiqlal et le RNI, qui exigent de se voir confier ces super-ministères comme condition à leur participation au gouvernement. Benkirane fait de même face aux demandes particulières de certains partis qui exigent des départements sur mesure. C’est le cas notamment du MP qui souhaiterait diriger un ministère chargé du monde rural. Benkirane compte satisfaire sa demande en divisant le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime en trois entités, l’agriculture, la pêche et le monde rural.

Cette tactique lui permettra, en second lieu, de dégager assez de portefeuilles ministériels pour satisfaire la demande de la pléiade de partis qui se bousculent au portillon pour faire partie de sa majorité. C’est une tactique soutenue par les dirigeants du parti dont Aziz Rebbah, ministre sortant de l’Equipement et du transport. Ce dernier considère que la formule des gouvernements réduits ne convient pas au Maroc, en tout cas dans le cadre du système électoral actuel et avec l’aboutissement de la mise en œuvre de la régionalisation avancée.Ce n’est que lorsque les Régions commenceront à exercer leurs pleins pouvoirs, avec le dirigeant islamiste, que l’on pourra envisager un gouvernement central à l’effectif et aux prérogatives réduits. Lequel gouvernement, et c’est une condition nécessaire, sera formé de deux ou trois partis. Le cas de l’Espagne n’est donc pas applicable au Maroc, explique Aziz Rebbah.

On ne peut pas comparer, estime-t-il, le Maroc à certains pays au régime politique fédéral qui, bien qu’ils comptent beaucoup plus d’habitants, sont dirigés par des gouvernements très réduits. Il ne faut pas oublier, explique-t-il, que ces pays comptent également des gouvernements régionaux qui exercent des pouvoirs élargis. De plus, si le gouvernement central compte peu de ministres, il est également composé de dizaines de secrétaires d’Etat.C’est une manière de justifier la volonté du PJD de diviser le ministère de l’Intérieur pour réduire le poids et l’influence et les collectivités territoriales et celui de l’Agriculture pour lui soustraire le développement rural et, donc, la gestion du fameux Fonds de développement rural au budget conséquent.

Par Amyne Asmlal
Le 13/11/2016 à 21h10