Futur gouvernement: les Harakis s’insurgent contre les diktats de Benkirane

Mohand Laenser et Saïd Ameskane avec Saâeddine El Othmani, lors d'une précédente rencontre au siège central du PJD à Rabat.

Mohand Laenser et Saïd Ameskane avec Saâeddine El Othmani, lors d'une précédente rencontre au siège central du PJD à Rabat. . DR

Les choses se compliquent pour Abdelilah Benkirane en tractations avec d’autres formations politiques pour former le prochain gouvernement. Le MP voit d’un mauvais œil ce qu’il appelle les «diktats» de Benkirane qui tient absolument à une participation du PPS et de l’Istiqlal. Explications.

Le 06/11/2016 à 14h55

«Quand nous avons entamé les négociations avec le chef du gouvernement désigné, nous étions de bonne foi, mais Abdelilah Benkirane a faussé le jeu», explique un responsable de premier plan du Mouvement populaire (MP), parti fondé fin des années 1950.

Les Harakis s’insurgent contre l’une des conditions posées au préalable par le SG du PJD, à savoir qu’aucune éventuelle coalition ne se fera sans le PPS (petit parti de gauche avec 12 sièges au Parlement) et l’Istiqlal.

«De ce fait, nous avons informé M. Benkirane que nous devions de notre côté consulter notre famille politique que forment d’autres partis libéraux comme le RNI et l’UC», explique la même source qui ajoute que la participation du MP au prochain gouvernement sera tranchée à l’issue des consultations avec les partis de Aziz Akhannouch et Mohammed Sajid.

Aux dernières nouvelles, la participation de l’USFP au prochain gouvernement n’est pas non plus acquise malgré les appels du pied de Driss Lachgar, chef de file du parti socialiste, formation sortie laminée du scrutin législatif du 7 octobre. 

Ce qui agace encore plus les formations politiques en négociations avec Abdelilah Benkirane est que la teneur de leurs rencontres avec le chef des islamiste se retrouve immédiatement sur les médias pro-PJD.

«Des hommes d’Etat comme Abderrahman Youssoufi ou Abbas El Fassi s’interdisaient d’ébruiter ce qui se disait en tête-à-tête avec leurs interlocuteurs. Abdelilah Benkirane semble prendre un malin plaisir à faire tout le contraire», ajoute un responsable haraki.

Par Mohammed Boudarham
Le 06/11/2016 à 14h55