Gestion des déchets à Casablanca: El Omari dément le bras de fer avec Sajid

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Abdelaziz El Omari, président du Conseil de la ville de Casablanca, a t-il cassé du sucre sur le dos de son prédécesseur Mohammed Sajid? Le maire de la métropole aurait accusé l'actuel ministre du Tourisme d'être derrière les défaillances actuelles dans ce secteur. Eclairage.

Le 27/01/2018 à 13h48

La gestion des déchets à Casablanca est une arlésienne. Tout le monde en parle et personne n'en voit les résultats. Toutes les personnalités politiques mandatées à la tête du Conseil de la ville la plus peuplée du Maroc sont obligées de traiter cet épineux dossier des ordures ménagers. Et tous sans exception se sont trouvés un jour ou l’autre dos au mur.

Abdelaziz El Omari ne fait pas exception à la règle puisque, à l’instar de ses prédécesseurs, ce maire PJDiste, champion de la langue de bois et farouche partisan de l'immobilisme, n’est pas très avancé sur ce dossier. Abdelaziz El Omari aurait même selon des informations relayées par nos confrères d’Assabah critiqué son prédécesseur, Mohamed Sajid, en l'accusant d’avoir très mal géré la question des déchets à Casablanca. Contacté par le360, Abdelaziz El Omari dément les propos qui lui ont été attribués. «Je n’ai donné aucune déclaration à ce sujet».

Mohammed Sajid, l’ancien maire de Casablanca et actuel ministre du Tourisme, aurait élaboré un cahier des charges à la hâte en mettant plus l’accent sur le matériel utilisé que sur les engagements en matière de qualité de service des entreprises chargées de la gestion déléguée. Cette démarche, ainsi que le système de rémunération basé sur le tonnage, seraient responsables de cette situation chaotique de gestion de déchets. Contacté par nos soins, Mohammed Sajid est resté injoignable.

Si Abdelaziz El Omari nie qu’un prétendu bras de fer existe entre lui et son prédécesseur, cela ne résout pas la question du mal qui gangrène la ville de Casablanca. Et ce mal provient de la décharge publique de Mediouna. Cette décharge, est pointée du doigt par la société civile casablancaise. Et les habitants de Bouskoura font partie de ceux qui en souffrent le plus.

Durant plusieurs sit-in de protestation, la population locale n’a d’ailleurs eu de cesse de rappeler à qui veut l’entendre que les émanations de cette décharge font planer la menace d'une véritable catastrophe écologique. Interrogé au sujet de cette décharge publique devenue problématique et qui accueille 1, 2 millions de déchets par an, Abdelaziz El Omari rappelle une information déjà connue : l’actuelle décharge de Médiouna sera fermée pour réhabilitation très prochainement. Quand exactement? Aucune précision! Mais avant cette hypothétique fermeture, il faut d’abord que la nouvelle décharge soit opérationnelle. Ce qui n'est pas le cas. La ville de Casablanca a acquis comme le confirme El Omari à le360 un terrain annexe de 35 hectares pour y installer une autre décharge. Sauf que la commune de Mediouna n’a toujours pas autorisé la construction de cette décharge, suite à une levée de boucliers de la population. La décharge actuelle couvre déjà près de 70 hectares.

«Nous sommes aujourd’hui au stade du lancement de l’appel d’offres pour sélectionner l’entreprise qui va s’occuper de la procédure de la valorisation de la décharge et pour élaborer un concept mieux adapté», précise le maire de Casablanca. Abdelaziz El Omari ajoute également qu’une convention sera signée avec le ministère du développement durable en marge de la prochaine session du conseil prévue en principe au mois de février. On n'en saura pas plus.

En attendant de voir peut-être un jour se transformer en actes les promesses du maire fantomatique de Casablanca, la décharge de Médiouna ressemble à une plaie qui rappelle que la politique environnementale dans laquelle est engagé le Maroc est tirée honteusement vers le bas par nos élus locaux.

Par Qods Chabaa
Le 27/01/2018 à 13h48