Gestion du Hirak d'Al Hoceima: comment le gouvernement entend s'y prendre

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Jeudi 1er juin, le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi a retracé les différents axes d'intervention de l'Etat dans la gestion des événements du Rif. Il a également fait le point sur la situation. Round-up.

Le 02/06/2017 à 09h32

Le point a été fait par le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole officiel du gouvernement, Mustapha El Khalfi. C'était au terme de la réunion hebdomadaire à Rabat du Conseil de gouvernement. El Khalfi se voulait aussi transparent que pertinent. Et c'est point par point qu'il a résumé la situation dans le Rif, l'évolution du procès des personnes détenues et les axes d'intervention de l'Etat pour en sortir. Lecture.

La situation: 700 sit-in en 7 mois

"Les revendications des protestataires sont légitimes et le droit de manifester est garanti conformément à la loi et aux responsabilités liées au respect de la loi", a affirmé El Khalfi dans des propos relayés par la MAP. Pour lui, les événements ayant connu une intervention des forces de l'ordre lors des sept derniers mois, date du début du Hirak à Al Hoceïma, demeurent "très limités". Au cours de cette période, plus de 700 sit-in ont été observés dans cette province, dont 150 à Al Hoceïma, soit une moyenne de 4 sit-in par jour, contre 30 manifestations par jour au niveau national (statistiques 2016). 

Concernant la présence des forces de l'ordre dans la région, El Khalfi a réaffirmé que c'est la loi qui régit l'action et l'intervention de ces corps, appelant à soumettre les observations soulevées à ce sujet aux organes concernés. Il a démenti catégoriquement les allégations sur une prétendue militarisation d'Al Hoceïma, le Dahir relatif à la militarisation ayant été abrogé en décembre 1959, en vertu d'un texte juridique "clair".

Le point sur le nombre des détenus...et leur sort

Le tribunal de première instance d'Al-Hoceïma a décidé de poursuivre sept personnes en état de liberté (auxquelles d'autres cas se sont ajoutés) et de classer sans suite les dossiers de sept autres, outre la poursuite d'autres personnes en état d'arrestation. Les données exactes à ce sujet sont régulièrement communiquées par le procureur général du roi, a précisé El Khalfi. Le nombre des personnes arrêtées et présentées devant la Brigade nationale de la police judiciaire s'élève à 31. A ce propos, le ministre a appelé les différentes parties qui diffusent certaines photos des personnes interpellées à respecter le principe de la confidentialité de l'enquête et de la présomption d'innocence.

Sur les droits de l'Homme et les accusations de torture

Sur les questions et allégations de torture qu'auraient subie des personnes arrêtées, le ministre a précisé que ces cas seront soumis à une expertise médicale et qu'une enquête à ce sujet sera diligentée. "La loi sera appliquée si un cas de torture est avéré", a-t-il affirmé. Et gouvernement réaffirme "le respect de toutes les procédures relatives à la poursuite et au procès équitable". Les droits de la défense des personnes arrêtées sont "garantis". Le ministre s'est par ailleurs gardé de commenter les accusations sur de présumés transferts d'argent que les personnes interpellées auraient reçus de l'étranger. "Seule la justice est habilitée à se prononcer sur cette question", a-t-il tranché.

Quid des revendications

Lors de ce Conseil, le chef du gouvernement a exhorté les ministres à effectuer des visites de terrain et à rencontrer les citoyens, a poursuivi El khalfi. Au dialogue, a-t-il dit, s'ajoutent désormais à d'autres approches, en l'occurrence l'accélération de la mise en oeuvre des projets. L'Agence de développement des provinces du Nord a, à elle seule, lancé, depuis le début de l'année jusqu'au mai dernier, 170 marchés et appels d'offre, pour un investissement global dépassant un milliard de dirhams. "Le gouvernement demeure mobilisé pour mettre en œuvre et parachever l'activation des projets programmés à Al-Hoceïma", a dit le ministre.

Le 02/06/2017 à 09h32