Gouvernement: le PJD veut jouer les prolongations

Les dirigeants du PJD.

Les dirigeants du PJD. . DR

Revue de presseKiosque360. Lors des concertations sur la loi électorale, le PJD a proposé le report des élections au mois de février 2022. Une initiative qui a suscité l’ire de l’opposition et de la majorité qui estiment que le parti islamiste cherche à jouer les prolongations pour éviter la foudre des électeurs.

Le 12/02/2021 à 22h22

Des voix au sein du PJD n’ont pas hésité à demander le prolongement du mandat du gouvernement El Othmani pour une année supplémentaire. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week end (13 et 14 février), que le parti islamiste cherche à jouer les prolongations pour remédier aux défaillances successives dans sa gestion des répercussions de la crise épidémiologique. Lors des concertations sur la réforme électorale, le ministère de l’Intérieur a été surpris par une proposition qui jouit de la bénédiction du PJD appelant au report des élections au mois de février 2022.

Du coup, le parti qui dirige le gouvernement est accusé, aussi bien par l’opposition que par la majorité, de vouloir se servir de la pandémie comme prétexte pour proroger le mandat d’El Othmani. Les opposants au report des élections considèrent qu’il s’agit d’une fuite en avant pour ne pas subir la foudre des électeurs lors des prochaines échéances électorales. Autant dire, poursuivent-ils, que le le fait de vouloir justifier ce report par la charge de la gestion de la pandémie par le ministère de l’Intérieur n’est qu’un leurre. En parallèle, les faucons du PJD ont repris le lexique du printemps arabe et n’ont pas hésité à mettre en garde contre les «risques de cibler le parti et les conséquences que cela aurait sur la situation générale du pays».

Le quotidien Assabah rapporte que les faucons estiment que l’objectif de la participation du PJD au gouvernement n’est pas d’accumuler des réformes pour renforcer sa popularité afin d’en profiter lors des prochaines élections. Non, disent-ils, mais le parti est là pour les mêmes raisons qui l’ont poussé à soutenir l’Etat lors du Hirak du 20 février 2011.

Mieux encore, le PJD affirme que «les contrats conclus après les manifestations du 20 février 2011 n’ont pas été pleinement exploités. Car plusieurs de leurs dispositions demeurent un rêve auquel s’opposent des caciques qui travaillent, jour et nuit, pour les contourner ou au moins les réduire à la portion congrue». Et le PJD d’évoquer le taux de participation aux élections partielles en mettant en garde contre la falsification de la volonté du peuple qui, dit-il, serait desastreuse pour tout le monde.

Par Hassan Benadad
Le 12/02/2021 à 22h22