Hautes fonctions: le gouvernement Akhannouch veut rompre avec l'héritage des islamistes

Tenue de la réunion du Conseil de gouvernement, sous la présidence du chef de l'Exécutif, Aziz Akhannouch.

Tenue de la réunion du Conseil de gouvernement, sous la présidence du chef de l'Exécutif, Aziz Akhannouch. . MAP

Revue de presseKiosque360. Dans le recrutement à la fonction publique, fini le népotisme, l'échange de bons procédés ou encore les relations familiales et l'appartenance partisane. Seule la compétence et le mérite seront retenus comme critères pour la nomination aux hautes fonctions.

Le 17/11/2021 à 20h49

En dix ans, les deux gouvernements dirigés par le PJD ont nommé plus d’un millier de hauts fonctionnaires et des dizaines de milliers de fonctionnaires dans les différentes administrations publiques. Le plus souvent, relève le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 18 novembre, ces nominations se sont faites non pas sur la base de la compétence et du mérite, mais selon des critères d’appartenance partisane et familiale et de népotisme ou en contrepartie d’un service politique rendu ou d’échange de bons procédés entre chefs des partis de la majorité.

Cela ne peut plus durer, souligne le quotidien. D’après Assabah, le nouveau gouvernement a décidé de changer d’approche. Les procédures de nomination aux hautes fonctions seront complètement revues. Au niveau de toutes les échelles de l’administration publique, le plus méritant et le plus compétent sera choisi selon des procédures claires, transparentes et assurant le maximum d’égalité des chances. En d’autres termes, c’est tout l’héritage des deux gouvernements islamistes en la matière qui sera liquidé.

C’est d’ailleurs le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mehdi Bensaid, qui est le premier à en faire l’engagement devant les parlementaires de la deuxième Chambre. Intervenant lors d’une séance de questions orales, le ministre a fait part aux parlementaires de certains incidents qu’il a pu vivre durant ses premiers jours au ministère. Des proches se seraient adressés à lui dans l’espoir de le convaincre d’intervenir afin de faire recruter telle ou telle personne au ministère, sous prétexte qu’il s’agit d’un «ould chaâb» (fils du peuple). Ce à quoi il a répondu par la négative.

Le ministre assure que dorénavant, on ne pourra plus se faire recruter parce que l’on connaît le ministre ou que l’on est membre de son parti ou encore proche d’un chef de parti de la majorité. Le ministre s’est, par ailleurs, dit étonné d’apprendre, via des communiqués diffusés publiquement, que des recrutements de ce genre ont eu lieu dans son département, ce qui est contraire à la loi. Cela, assure-t-il, alors qu’à sa connaissance, aucun ministère n’a lancé de concours de recrutement.

En outre Mehdi Bensaid s’est prononcé totalement contre la nomination d’une sous-commission présidée par le ministre chargée de sélectionner les profils qui seront nommés aux postes de haute fonction. C’est un mécanisme auquel les deux précédents gouvernements ont souvent eu recours. Il est inconcevable, dit-il, de conditionner la nomination à des postes de responsabilité à des critères que seules les personnes préalablement choisies peuvent satisfaire et lancer ensuite des concours pour la forme, tout en sachant que ces postes sont réservés.

Entre autres mécanismes auxquels le gouvernement devrait faire appel pour lutter contre ce phénomène largement répandu à tous les niveaux de la fonction publique, souligne Assabah, le recours généralisé à la digitalisation dans pratiquement toutes les étapes du concours. Ainsi, seuls les critères du mérite, de la compétence et des aptitudes professionnelles seront tenus en considération pour accéder aux postes de responsabilité et aux différents autres niveaux de la fonction publique.

Par Amyne Asmlal
Le 17/11/2021 à 20h49