Histoire: Quand les Marocains célébraient la Fête du Trône sous le Protectorat

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Revue de presseKiosque360. Comment les Marocains ont eu l’idée de célébrer la Fête du Trône ? Retour sur une période de mobilisation nationale sous le Protectorat.

Le 02/08/2021 à 22h36

Le Royaume vibrait ces derniers jours au rythme de la Fête du Trône. Sauf que cette année, Covid-19 oblige, les festivités ont été reportées en raison de la situation épidémiologique. Reste que les Marocains tiennent à ce rituel de festivités, marqué notamment par la cérémonie d’allégeance à Amir Al-Mouminine, et se le transmettent de génération en génération, tant il symbolise la relation qui lie le Souverain à son peuple. Comment donc les Marocains ont eu l’idée de célébrer le jour de la montée du roi sur le Trône ? Et comment ont-ils prêté allégeance aux souverains successifs ?

Dans sa livraison du 3 août 2021, le quotidien Al Massae tente de répondre à ces questions. Nous sommes en 1934 et le troisième résident général, Henri Ponsot, vient de signer le décret de célébration de la Fête du Trône, après la signature du Grand vizir du Royaume, Mohamed El Mokri. Une décision prise après un long processus. Car d’après le quotidien, le Protectorat français s’est retrouvé contraint d’accepter l’idée de la célébration de cette date, laquelle était choisie par les Marocains pour signifier leur attachement au Sultan Mohamed Ben Youssef..

Depuis, le 18 novembre est érigé en fête nationale marquée par des fêtes musicales, à condition qu’aucun discours ne soit prononcé, par crainte que la fête ne se transforme en événement politique, comme le souhaitait alors le mouvement national. Dans la foulée, les Marocains ont découvert qu’un décret spécial relatif à l’organisation des tribunaux français, spécifie les Aïds et fêtes religieuses, à l’instar du vendredi, les trois derniers jours du Ramadan, entre autres. Le directeur du magazine Al Maghrib a rédigé dans ce sens un article qu’il a préféré signer sous pseudonyme par crainte du colonisateur.Au lendemain de la publication de cet article, l’idée de la célébration de la Fête du Trône commence à émerger au sein de l’opinion publique.

Dés novembre 1933, des comités se créent à Salé, Rabat, Fès et Marrakech pour préparer ce jour. Commencèrent alors les festivités marquées par des courriers de félicitations adressés au Sultan Mohamed Ben Youssef. Le résident général de l’époque, Henri Ponsot, n’a pas caché son étonnement quant à cet événement. Face à cette mobilisation, il a essayé tant bien que mal, d’entraver les préparatifs de cette fête. En vain. 

Par Khalil Rachdi
Le 02/08/2021 à 22h36