Inédit. Le président du Conseil péruvien d’amitié avec la "rasd" exhorte les séparatistes à accepter l'autonomie

L'Association péruvienne d'amitié avec le polisario, présidée par Ricardo Sanchez. 

L'Association péruvienne d'amitié avec le polisario, présidée par Ricardo Sanchez.  . DR

Le polisario doit saisir l’occasion historique que lui offre le processus politique de l’ONU et accepter l’autonomie proposée par le Maroc pour solder le conflit créé autour du Sahara, a exhorté Ricardo Sanchez, fondateur et président du Conseil péruvien d’amitié avec la "rasd". Détails.

Le 20/02/2019 à 11h37

Une volteface spectaculaire enregistrée dans les rangs de ceux-là mêmes qui soutiennent la "rasd" à l'international. L'exemple nous vient des fins fonds d'Amérique du sud, précisément de la république du Pérou, qui compte pourtant de nombreux sympathisants de la "rasd". Et tenez-vous bien, c'est le président fondateur du Conseil péruvien d'amitié avec la "rasd" qui vient de franchir le pas. 

Dans un article publié sur le site péruvien en continu, "Peruinforma", sous le titre "Sáhara Occidental: ¿Y por qué no una autonomía?" (Sahara occidental: et pourquoi pas une autonomie?), Ricardo Sanchez Serra, président fondateur dudit Conseil péruvien d'amitié avec la "rasd", prend fait et cause pour l'Initiative du Maroc d'octroyer un statut d'autonomie au Sahara, à la base du lancement en 2007 des négociations de Manhasset, sous l'égide de l'ONU, pour trouver une solution politique au conflit régional créé autour du Sahara. 

"Parmi les partisans internationaux du Polisario, nous sommes nombreux à penser que ce dernier devrait saisir l’occasion historique que lui offre le processus politique de l’ONU et accepter l’autonomie, dotée de garanties internationales, proposée par le Maroc", a plaidé à juste titre Sánchez Serra, relevant que cette tendance à adhérer à l'autonomie exixte au sein même du front polisario.

"Ceux qui pensent la même chose au sein du Polisario sont nombreux et plusieurs ont même affiché publiquement leur dissidence", assène "l'ami de la rasd", estimant que son engagement depuis plus de dix ans aux côtés du polisario en tant que fondateur et président du Conseil péruvien d’amitié avec le polisario lui confère "l’autorité morale, le droit et le devoir d’être sincère avec mes amis du Polisario".

"Je pense que le moment est venu d’amorcer un virage important dans cette lutte pour se placer au niveau des circonstances historiques et avoir l’audace et le courage de prendre les décisions déterminantes pour l'avenir et le bien-être de la population sahraouie", exhorte Sanchez Serra, également analyste politique.

"Depuis qu’elle a conclu en 2004 à l’inapplicabilité du référendum pour des raisons techniques et politiques, l’ONU a appelé à une solution politique et négociée au conflit", rappelle-t-il.

Le Conseil de sécurité avait adopté une résolution appelant à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" et qualifié le plan d'autonomie proposé par le Maroc de "sérieux, crédible et réaliste", lequel représente pour les États-Unis "une approche potentielle pour satisfaire les aspirations de la population du Sahara", rappelle encore ce pétitionnaire pro-polisario à l’occasion des sessions de l’Assemblée générale de l’ONU.

Évoquant le mirage séparatiste du polisario, Sánchez Serra souligne que "la réalité internationale rend cet objectif illusoire".

"Aujourd’hui, il est nécessaire de reconnaître que le Maroc a modifié sa position sur le conflit, passant d’une intégration totale à une large autonomie politique avec des garanties internationales", relève encore Sánchez Serra, qui s’est rendu à maintes reprises aux camps des séparatistes à Tindouf.

"Entre-temps, le FP (Front polisario) est resté figé dans sa position qui cherche l’indépendance, considérée par plusieurs pays influents comme une option anachronique et un saut dans le vide qui pourrait signifier la création d’un État failli et d’un foyer contre la paix et la sécurité", écrit-il.

"Structurellement et historiquement, le Maroc est un État mûr et moderne, doté d'un potentiel de développement énorme et, dans ces circonstances, son plan d'autonomie devient valable", relève l’analyste politique péruvien, ajoutant que les séparatistes "se trouvent dans une impasse". "Cependant, je ne veux pas que mon silence ou mes applaudissements à de fausses victoires me convertissent en complice de la perpétuation du drame humanitaire dans les camps de Tindouf", poursuit le président du Conseil péruvien d’amitié avec le polisario.

"Il y a environ 44 ans qu’une partie de la population sahraouie vit dans ces déserts arides, en dépendance de l’aide internationale sans perspectives d’avenir et avec de moins en moins d’apports alimentaires. Leurs familles sont divisées et survivent dans des conditions infrahumaines. Ne seraient-elles pas dans une situation meilleure en revenant dans leurs villes d’origine et en retrouvant leurs familles ?, se demande l’analyste politique péruvien.

"Des dizaines de milliers de personnes seraient prêtes à regagner leur patrie et seront "généreusement" accueillies par le Royaume, a-t-il encore dit.

"L’Union européenne a renouvelé les accords de pêche et les accords commerciaux et agricoles avec le Maroc en y incluant le territoire du Sahara. Les États-Unis viennent d’étendre, pour la 5ème année consécutive, leurs relations commerciales et programmes de coopération avec le Maroc à la région du Sahara. L’Union Africaine a décidé de s’abstenir de se prononcer sur la question du Sahara devant le Conseil de Sécurité", précise-t-il encore, qualifiant de "concluants" ces acquis en faveur du Maroc.

"La position du FP est de plus en plus isolée et sans avenir", souligne Sánchez Serra, avant de conclure que la "solution du statut du Sahara serait bénéfique pour la région en termes de sécurité et de développement économique".

Ce rebondissement intervient alors que le front séparatiste du polisario, soutenu par Alger, essuie une avalanche de revers sur la scène diplomatique internationale. L'on en veut pour preuve et exemple l'adoption à une écrasante majorité du parlement européen, de l'Accord d'agriculture et de pêche, le rejet par la Cour de justice de l'UE d'une plainte déposée par le polisario pour contester ces accords incluant le Sahara.

Idem pour les Etats-Unis, dont le président, Donald Trump, vient de conforter, encore une fois, le soutien de Washington au plan marocain d'autonomie, en promulguant une loi de finances prévoyant que les fonds alloués au Maroc doivent être rendus disponibles à la coopération dans les provinces du sud marocain.

A cela, il faut ajouter que l'Union africaine, lors du dernier Sommet, tenu à Addis Abeba, s'est pour la première fois abstenue d'émettre la moindre mention au Sahara, confirmant ainsi le leadership exclusif de l'ONU sur le dossier du Sahara.

C'est dans ce contexte qu'intervient en effet l'appel d'air du président du Conseil péruvien d'amitié avec le polisario, Ricardo Sanchez Serra. Un appel au pragmatisme et au réalisme à l'adresse du polisario, conformément à l'esprit de la résolution 2440 adoptée fin octobre dernier par le Conseil de sécurité et aux recommandations du SG de l'ONU, Antonio Guterres, et de son Envoyé personnel pour le Sahara, Horst Köhler. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 20/02/2019 à 11h37