Justice : Le Parquet entre deux eaux

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Revue de presseKiosque360. La réforme de la justice est toujours au centre d'un grand débat entre professionnels et associatifs. Le Parquet focalise une bonne partie des échanges entre ceux qui sont pour une indépendance totale et les autres qui aimeraient le voir toujours dépendre du ministère de la Justice.

Le 22/11/2014 à 07h21

Faut-il soustraire le Parquet ( l'autorité judiciaire habilitée à instruire des procès et définir des accusations) à la tutelle du ministère de la Justice, soit l'autorité représentant le gouvernement ? C'est l'une des questions auxquelles à tenté de répondre une journée d'étude tenue récemment à Oujda, avec la participation de Mohamed Sebbar, SG du CNDH (Conseil national des droits de l'Homme). M.Sebbar a révélé lors de cette journée d'étude, que le CNDH avait émis plusieurs pistes de réforme pour une plus grande indépendance du Parquet par rapport au ministère de la Justice. Il s'agit entre autres de donner le pouvoir de décision en la matière au procureur général près la Cour de cassation. Selon Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end 22-23 novembre, un tel amendement, à en croire M.Sebbar romprait avec toutes formes d'interférences dans les affaires portées devant la justice marocaine.

Mohamed Sebbar, avocat de métier et de formation, plaide pour une indépendance du Parquet par rapport au ministère de la Justice. Pour autant, il ne dénie pas à cette autorité gouvernementale le pouvoir de saisir le Parquet chaque fois qu'elle l'estime nécessaire, mais à condition que cela fasse l'objet d'un rapport soumis au Parlement .

Justice pour tous

Le chantier de la réforme de la justice a depuis l'investiture du gouvernement Benkirane, été l'une des priorités de l'Exécutif. Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés n'a pas cessé de mettre les petits plats dans les grands pour mener à bien ce chantier qui bénéficie d'ailleurs de la plus haute sollicitude du roi Mohammed VI. Sauf que, comme quand il s'agit de grandes réformes, on retrouve toujours de grandes poches de résistance : les magistrats en premier lieu mais aussi toutes les autres composantes des professions judiciaires : greffiers, adouls, commissaires judiciaires etc.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 22/11/2014 à 07h21