Justice. Maâti Monjib et la nouvelle fuite en avant

Maâti Monjib.

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Convoqué par la justice ce mercredi 25 janvier, Maâti Monjib se fait offrir un colloque par l’AMDH pour une nouvelle fuite en avant. Mais la question de fond reste posée: où sont passés les millions de dirhams de subventions étrangères injectés dans les caisses du défunt Centre Ibn Rochd?

Le 25/01/2017 à 13h48

Maâti Monjib est convoqué ce mercredi 25 janvier par la justice pour répondre de lourdes accusations dont le détournement de subsides étrangers pour son propre compte.

Ce même mercredi, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) organise à Rabat un colloque international sur le thème «La presse entre information et diffamation», juste avant un sit-in devant le tribunal de première instance.

Le principal invité de ce colloque n’est autre que Maâti Monjib qui, au lieu de répondre de ce qui lui est reproché devant la justice, charge des médias nationaux, à commencer par le360.

L’académicien et historien estime que le360 l’a diffamé en s’interrogeant sur le sort de près de 3 millions de dirhams de subventions étrangères perçues au nom du Centre Ibn Rochd et qui ont fini sur les comptes de Monjib et de membres de sa famille.

Pour ceux qui ont tendance à tordre le cou à la vérité, nous rappelons les faits tels que vérifiés et recoupés par nos soins.

Le Centre Ibn Rochd, avant que Maâti Monjib ne le saborde, était présenté comme une ONG à l’étranger et une SARL au Maroc!

Son tour de table était constitué de trois personnes: Maâti et Fatima Monjib (sa sœur) en plus d’Ahmed Arib. Bien que détenant 98% des actions, Maâti Monjib a confié à sa sœur le poste d’administrateur (avec 1% des actions), alors que le troisième associé était chargé des relations avec les administrations.

Entre décembre 2009, date de la création du centre, et décembre 2014, date de sa liquidation, deux comptes bancaires des Monjib ont été alimentés par 3.5 millions de dirhams. L’historien retirait lui-même de l’argent en liquide sur les deux comptes.

Au total, ces retraits ont atteint 3.1 millions de dirhams dont une partie a été déposée sur un compte personnel. Ce dernier compte générait, évidemment, des intérêts. Maâti Mounjib piochait dans l'argent envoyé par des ONG internationales au Centre Ibn Rochd et et faisait des dépôts à terme sur son compte personnel. Les bénéfices de ces dépôts à terme étaient destinés à la jouissance personnelle de l'historien.

Sur un autre compte, Maâti Monjib a retiré, le 1er novembre 2014, 1 million de dirhams et 1.050.0000 DH qu’il a remis à sa sœur et à sa femme. Autrement dit, 2.45 millions de dirhams ont fini dans ses poches.

Voilà pour les faits. Aujourd’hui encore, au lieu de répondre à la justice quant au devenir des millions de dirhams détournés, Maâti Mounjib entame une nouvelle fuite en avant en accusant des médias, dont le360, de mener une cabale contre lui.

Avant cela, il avait carrément entamé une (pseudo) grève de la faim quand les enquêteurs de la BNPJ lui avaient posé cette question: pourquoi avoir joui des fonds envoyés à une supposée association comme s'il s'agissait de son propre argent? Mounjib refuse de répondre sur les détournements de fonds et s'érige en défenseur des droits de l'Homme. La manifestation organisée par l'AMDH fait partie d'une ligne de défense bien rôdée: faire diversion pour dissimuler l'essentiel.

Par Mohammed Boudarham
Le 25/01/2017 à 13h48