La corruption coûte au Maroc 5% de son PIB

DR

Revue de presseKiosque360. Lors de la tenue de son premier congrès, l’Association marocaine pour la protection des biens publics a mis l’accent sur les effets pervers de la corruption sur l’économie nationale. Les intervenants ont déploré l’absence d'une véritable volonté politique pour lutter contre ce fléau.

Le 01/04/2019 à 21h47

Le coût de la corruption, au Maroc, dépasse 5% du produit intérieur brut (PIB). Un chiffre qui constitue une menace pour le développement humain et met l’économie nationale dans une impasse qui la rend incapable de relever les défis de la concurrence au niveau mondial. C’est au cours de la tenue du premier congrès national de l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) que ce chiffre a été divulgué. Les participants considèrent que la corruption est devenue le principal obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable et qu'elle prive la société d'une pleine jouissance de la liberté et de la justice sociale.

Les intervenants indiquent que ce fléau exclut les nouvelles générations d'une contribution à l’élaboration des politiques générales du pays et d'une participation à la prise de décisions cruciales relatives à leur avenir. Le congrès a souligné que le fait que l’Etat continue à faire montre de passivité devant la corruption, la dilapidation de l’argent public et l’impunité, constituait un danger pour l’avenir de la société en matière de développement, de liberté et de dignité. Le Maroc, ajoute la même source, occupe la 123e place sur 189 pays dans le rapport sur l’indice de développement humain publié par l’ONU.

Le quotidien Assabah estime, dans son édition du mardi 2 avril, que la passivité de l’Etat face à la corruption, l’économie de rente et les privilèges provoquera irrémédiablement plus de crises économiques et sociales. Elle va, en outre, encourager les lobbys de la corruption, de la dilapidation des deniers publics et des richesses naturelles, ainsi que ceux de la spoliation des terres de l’Etat et des bien publics, à commettre d’autres crimes financiers. Une situation délétère qui ne manquera pas de créer des effets pervers: propagation de la pauvreté, du chômage, de la criminalité, de l’immigration clandestine ou encore amplification du trafic des stupéfiants et du risque terroriste. Le congrès constate, ainsi, l’absence d’une véritable volonté politique pour lutter contre ces débauches et construire les fondements d’un Etat de droit, malgré la ratification par le Maroc des conventions onusiennes contre la corruption.

Le congrès a appelé l’autorité judiciaire à prendre ses responsabilités pour lutter contre toutes ces formes de dépravations, à rompre avec l’impunité et à lier la responsabilité à la reddition des comptes. Les intervenants ont appelé à instaurer un climat sain des affaires et à encourager les entreprises à créer les richesses à partir des investissements. Pour ce faire, ajoutent-ils, il faut procéder à la révision de la législation fiscale et à la loi réglementant les marchés publics afin de parvenir à la justice, l’égalité, la transparence et la concurrence loyale.

Par Hassan Benadad
Le 01/04/2019 à 21h47