La cyberguerre, nouvel enjeu de l'armée marocaine

Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, avec Abdellatif Loudiyi.

Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, avec Abdellatif Loudiyi. . DR

Revue de presseKiosque360. Le budget de la Défense pour l'année 2014 s’élève à 31 milliards de DH. Des parlementaires appelent à ce qu'il soit revu à la hausse. Le département de la Défense est préoccupé par la cyberguerre.

Le 11/11/2013 à 00h50

L’armée marocaine fait la Une de la presse nationale de ce lundi 11 novembre. "Alors que le gouvernement a choisi de maintenir le budget 2014 de la direction de la Défense nationale, contrairement à l’année 2013", avance Al Khabar, "plusieurs députés de différents groupes parlementaires appellent Benkirane à augmenter le budget de ce département afin de faire face aux défis que doit affronter le pays, en particulier à l’heure où l’Algérie continue de menacer l’intégrité territoriale du pays".

A en juger par l'analyse de Al Ahdath Al Maghribiya, "l’orientation économique générale du pays fait abstraction des forces militaires". Selon Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l'Administration de la Défense nationale, qui a assisté vendredi dernier au débat en commission parlementaire concernant le budget de la défense, "le budget prévisionnel consacré à l’année 2014 s’élève à 31,4 milliards de DH", rapporte le quotidien. Un budget qui reste néanmoins en deçà des attentes des politiques selon lesquels "la politique d’austérité du gouvernement touche à présent l’armée", titrent plusieurs journaux, dont Al Massae. Le budget reste le même, tandis que les défis, eux, sont de taille, note le journal qui cite Loudiyi : "Le budget 2014 est à la fois ambitieux et réaliste".

Convaincu qu’il y a moyen d’optimiser en maintenant le même budget et ce malgré l’augmentation de 2,7% de la masse salariale, Loudiyi affirme avoir "pris en considération l’orientation générale du Budget de l’Etat qui a pour objectif de réduire les dépenses". A lire Annass, 70% des dépenses sont consacrées aux salaires, le reste étant réparti entre le budget de fonctionnement (5,3 milliards de DH), de formation, de transport, de carburant, de couverture sociale et de logement. Et de préciser que l’Etat devrait également contribuer à hauteur de 8,3 millions de DH pour rembourser la dette militaire. Loudiyi reste optimiste et parle même de la création de 1.800 nouveaux postes en 2014. Des arguments qui ne semblent pas convaincre tout le monde, en particulier les membres du groupe parlementaire du PAM, à en croire Annass.

Alerte générale

Force est de constater que la question du budget du département de la Défense n’est pas le seul point inquiétant concernant la sécurité du pays. A lire Akhbar Al Yaoum, on apprend que "l’armée marocaine a alerté 200 grandes entreprises du pays quant aux risques des cyberattaques". Lors de son intervention, Loudiyi a révélé que son département travaille en collaboration avec des structures étrangères spécialisées dans la protection des données pour le compte de gros comptes tels que les banques, les aéroports, les ports, et ce afin que leur système ne fasse pas l'objet d'attaques. Dans le contexte mondial actuel, il faut reconnaître que la sécurité d’un pays ne se mesure plus au nombre de soldats ou de tangs, mais à la qualité de ses plateformes pour lutter contre les cyberattaques.

Par Sophia Akhmisse
Le 11/11/2013 à 00h50