La ferme mise en garde de Laftit contre les "marchands de religion"

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . Dr

Revue de presseKiosque360. Le ministre de L’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a évoqué, lors d’une intervention devant les députés, le crime terroriste d’Imlil. Il s’en est pris à ceux qui versent dans un discours nihiliste qui dévalorise les efforts de l’État et sème le désespoir dans certaines couches de la société.

Le 25/12/2018 à 20h50

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, s’est montré très ferme au cours de la séance des questions orales, qui s’est tenue lundi à la Chambre des représentants, en parlant de l’acte terroriste qui a coûté la vie à deux touristes à Imlil. Il estime que la première étape à franchir pour endiguer le terrorisme demeure la protection de la société des dangers qui découlent de l’exploitation de la religion à des fins sordides. Des propos qui semblent s’adresser aux prédicateurs takfiristes de la Salafia Jihadia, avec à leur tête Abdelhamid Abou Naim, ainsi que les Chioukhs d’Al Adl Wal Ihssane et les faucons du PJD, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 26 décembre. Le ministre a enchaîné en affirmant qu’il fallait faire preuve d’un discours clair et d’une constance dans les positions, loin de toute instrumentalisation des valeurs morales. Car, a ajouté Laftit, il n’existe pas de position centriste dans l’amour de la patrie.

«L’amour de la patrie ne se limite pas à une rhétorique grandiloquente qu’on répète comme un refrain à certaines occasions», a ainsi déclaré le ministre, avant d'ajouter que «l’ambiguïté et la confusion qui caractérisent le discours de certaines parties, et leurs tentatives constantes de dévaloriser les efforts de l’Etat, conduisent inévitablement à la perte de confiance en ce qui nous unit en tant que Oumma. Ce discours met en doute notre modèle imprégné des vertus de la tolérance et rejetant l’extrémisme et l’obscurantisme. Sa propagation pousse certains à faire allégeance à une idéologie fondée sur le repli et le fanatisme en tant que modèle et la violence en tant que pratique».

Le ministre s’est ensuite penché sur les circonstances de l’assassinat des deux jeunes touristes scandinaves et l’arrestation des suspects, effectuée en un temps record. Il ne s’agit pas, ajoute Laftit, d’une organisation terroriste mais seulement d’individus imprégnés par l’idéologie extrémiste. Ils se sont inspirés des pratiques affreuses des organisations radicales pour commettre ce crime ignoble avec des moyens rudimentaires. Le ministre indique, d'ailleurs, que les services de sécurité sont convaincus que la patrie demeure en confrontation permanente avec les menaces terroristes.

Le ministre estime que le fait que les terroristes ont recours à cette nouvelle méthode pour perpétrer leurs actes odieux constitue, en réalité, une réussite pour les services de police. Ces derniers ont resserré l’étau sur les groupes terroristes et ont réussi à réduire leurs capacités criminelles. C’est ce qui les a poussés à user d’autres moyens pour exécuter leurs sales besognes. Laftit indique que ce qui s’est passé dans la zone d’Al Haouz ne saurait être imputé à la précarité et à la marginalisation, qui ne peuvent justifier ces actes terroristes inqualifiables. Il estime que le niveau d’études très bas de ceux qui ont perpétré ce crime barbare constitue l’un des facteurs qui permet à cette idéologie nihiliste d’infiltrer facilement certaines couches de la société.

Le ministre indique que, quel que soit le degré d’efficacité de l’approche adoptée par l’Etat pour lutter contre le phénomène du terrorisme, il sera toujours exposé à la diversion de certains opportunistes. Des courants, enchaîne Laftit, qui s’activent à l’intérieur et à l’extérieur de la patrie parrainent des discours nihilistes qui cultivent le désespoir et répandent la désespérance à des fins suspectes. Allusion faite aux porteurs des idées radicales chez certains forces de la gauche radicale ainsi que chez des bataillons électroniques qui, sur les réseaux sociaux (Facebook), prétendent que tous les responsables sont des voleurs et que le peuple est une victime.

Par Hassan Benadad
Le 25/12/2018 à 20h50