La France rattrapée par le mensonge de l’indépendance de la presse et la liberté d’expression

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Revue de presseKiosque360. La France, qui se targue d’être le défenseur de la liberté de la presse, a cédé à la pression de la junte algérienne pour censurer, sur ordre du président français, une interview du président de la république Kabyle à Cnews. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 04/10/2022 à 22h58

La France s’est toujours enorgueillie d’être le chantre des libertés d’expression et d’opinion dans le monde, ainsi que le garant du droit d’accès à l’information. Les médias ont beau répéter des slogans creux comme «l’indépendance, l’objectivité et l’égalité», ils ont fini par boire le calice jusqu’à la lie avec l’affaire Mehenni.

L’une de leurs chaînes à plié l’échine devant la junte algérienne en censurant le président de la république Kabyle, Ferhat Mehenni, sur ordre d’Emmanuel Macron. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 5 octobre, que le mythe de l’indépendance de la presse s’est effondré et que la France est devenue la risée du monde avec cette interdiction de l'interview de Ferhat Mehenni.

La France des Lumières s’est transformée en obscure dictature en censurant l’interview exclusive qu'il devait accorder à Cnews. Cette chaîne, qui appartient au groupe Bolloré, est connue pour sa proximité avec l’Élysée. Ainsi, le passage à l’antenne du chef des indépendantistes kabyles nuit aux intérêts économiques que lui offre le régime algérien. La scène, filmée par l’un des accompagnateurs de Mehenni, est décrite comme invraisemblable par le journaliste Ivan Rioufol, qui devait l’interviewer. «Je n'ai le droit de rien dire. La direction est au courant depuis une semaine. Ça me fout dans la m… Je pense qu’il y a eu une pression d’Alger», reconnaît-il avec amertume.

Certains journalistes ont affirmé que le président algérien avait menacé d’annuler la visite de la première ministre française si l’interview de Ferhat Mehenni venait à être diffusée. En courbant l’échine devant cette menace, Emmanuel Macron a opté pour les acquis économiques, comme la fourniture du gaz algérien, aux dépens de la liberté de la presse.

Assabah souligne que les médias français, qui ont tant tenté de faire du chantage au Maroc, ont démontré par leur silence lâche que la liberté d’expression qu’ils défendaient à cor et à cri n’était qu’une imposture. C’est ce qui a fait dire à plusieurs observateurs que la presse française indépendante n’était qu’une simple pancarte publicitaire. En effet, des chaînes de télévision comme France 24, financées par les contribuables français, sont soumises aux ordres de la présidence française. Quant à la liberté d’expression et l’indépendance de la presse, elles sont utilisées comme une arme pour dénigrer les opposants et les pays qui refusent de céder aux convoitises politiques et économiques de la France. 

Par Hassan Benadad
Le 04/10/2022 à 22h58