La mairie de Rabat va-t-elle sonner la fin du rapprochement entre le RNI et l’USFP?

Asmaa Rhlalou, ex-députée du RNI à la Chambre des représentants.

Asmaa Rhlalou, ex-députée du RNI à la Chambre des représentants. . DR

Revue de presseKiosque360. L’ambiance très tendue entre les partisans du RNI et ceux de l’USFP, lors de la séance élective du nouveau maire de Rabat, augure un divorce consommé entre deux partis qui ont été présentés, pourtant, comme de possibles alliés dans le prochain gouvernement.

Le 21/09/2021 à 18h03

La tension est à son comble entre le RNI et l’USFP, deux partis que l’on donnait pourtant, il y a encore quelques jours, comme potentiels alliés dans la prochaine coalition gouvernementale. Il n’en sera visiblement rien, au regard de l’affrontement auquel se sont livrés les deux partis lors de la séance d’élection du nouveau maire de Rabat. Dans son édition du mercredi 22 septembre, Al Ahdath Al Maghribia revient sur le déroulé de cette séance agitée où l’on croyait que l’élection de la candidate du RNI, Asmaa Rhlalou, allait passer comme une lettre à la poste. Cette dernière est, en effet, soutenue par les trois partis pressentis pour former la prochaine majorité, à savoir le RNI, le PAM et l’Istiqlal. Elle était, avant cette séance, la principale favorite pour devenir maire de la Capitale du Royaume. Sauf que les choses ne se sont pas du tout déroulées comme prévu.  Insultes, échanges d’accusations, propos virulents et même menaces de mort ont été proférés par les uns et les autres. Le président de la séance, Omar Bahraoui, n’est pas parvenu à remettre de l’ordre dans cette séance et a, après quelques heures d’affrontements, décrété un report de 72h de ces élections. Comme l’explique Al Ahdath al Maghribia, les principaux protagonistes de ces événements sont la candidate du RNI et ses soutiens d’un côté, et le candidat de l’USFP Hassan Lachgar et ses partisans de l’autre. Et bien entendu, chaque partie rejette sur l'autre la responsabilité de ce qui s’est passé.

La candidate du RNI a ainsi critiqué le parti de la Rose qui, selon elle, a touché le fond au regard du comportement des siens lors de cette séance. Son opposant a, quant à lui, accusé les partisans d'Asmaa Rhlalou d’être derrière la suspension de cette séance pour avoir été coupables, d’après lui, de violence et de provocation envers le président de la séance.

En fait, comme le rapporte le quotidien, Amaa Rhlalou aurait attisé la colère des partisans de l’USFP lorsqu’elle a déclaré que des conseillères avaient été menacées de mort si elles ne votaient pas pour le candidat de l’USFP. Elle s’est ainsi référée aux propos de l’une de ses partisanes qui a affirmé avoir subi des menaces par téléphone afin de la convaincre de donner sa voix aux concurrents d’Asmaa Rhlalou. Cela a suffi pour faire dégénérer les choses, à tel point que les attaques envers le RNI et ses potentiels alliés, le PAM et l’Istiqlal, ont été des plus virulentes, accusant ses partis de vouloir à tout prix mettre la main sur les Conseils communaux des principales villes du Royaume.  D’autres opposants à la candidate ont, eux, choisi de retourner la situation contre elle, faisant de ce qui s’est passé lors de cette séance une preuve de l’incapacité d’Asmaa Rhlalou à diriger la mairie si elle devait être élue. Comment pourrait-elle diriger, disent-ils, alors qu’elle ne parvient pas à concilier les positions de parties opposées?

Un autre récit dont se fait également l'echo Al Ahdath Al Maghribia évoque une possible réaction en chaîne, après que les partisans de la majorité ont commencé à douter de la victoire de leur candidate à ces élections. C’est ce qui les aurait poussés à tout faire pour que la séance ne se poursuive pas.

Quoi qu'il en soit, et quelles que soient les différences de positions et les responsabilités dans ce qui s’est passé lors de cette séance, la virulence de l’affrontement entre les deux parties prouve une chose: nous ne sommes pas débarrassés de certains agissements qui marquent encore les réunions et les séances électives au sein des Conseils communaux, voire parfois même lors de séances parlementaires, ce qui ne sert pas forcément l’image démocratique du pays.

Par Fayza Senhaji
Le 21/09/2021 à 18h03