La majorité gouvernementale promet d’atténuer la flambée des prix, mais reste silencieuse sur plusieurs questions

Aziz Akhannouch, président du RNI, Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal, et Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, lors d'un point de presse des leaders de la majorité gouvernementale, le vendredi 8 avril, à Rabat.

Aziz Akhannouch, président du RNI, Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal, et Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, lors d'un point de presse des leaders de la majorité gouvernementale, le vendredi 8 avril, à Rabat. . Brahim Moussaaid / Le360

Le 09/04/2022 à 14h12

VidéoLes trois leaders de la majorité (RNI, PAM, Istiqlal) ont fait, vendredi soir, une sortie médiatique peu convaincante lors de leur rencontre mensuelle avec la presse, se contentant d’assurer «qu’ils agissent fortement pour atténuer» les effets de la crise, mais qu’ils n’ont pas de «baguette magique» pour résoudre tous les problèmes à la fois.

La majorité gouvernementale est fortement mobilisée pour soutenir les citoyens et les entreprises face aux répercussions néfastes de la conjoncture internationale, mais l'Exécutif «n’a pas de baguette magique pour résoudre tous les problèmes». C’est en substance, le message délivré, vendredi soir à Rabat, par les leaders de la majorité, lors d’une conférence de presse.

Le communiqué qui a sanctionné la réunion entre Aziz Akhannouch, président du RNI, Nizar Baraka, secrétaire général de l'Istiqlal, et Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, a livré le même constat et ne contient aucune annonce, notent les observateurs politiques.

L’opposition (USFP, MP, PPS, PJD) a, quant à elle, réagi dans la foulée en dénonçant ce qu’elle a appelé «l’incapacité de l’Exécutif à proposer à l’opinion publique un programme clair, ambitieux, urgent et réaliste qui permettrait de résoudre la crise».

Pour être juste et objectif, il faut reconnaitre que les trois leaders de la majorité ont renouvelé leur volonté de tout mettre en œuvre pour prendre des «décisions adéquates face à la crise», soulignant qu’il fallait toutefois agir selon les priorités et les urgences.

«Nous sommes conscients des difficultés que vit le pays avec la flambée des prix, impactés par la guerre en Ukraine et par la situation sur les marchés mondiaux», a affirmé le président du RNI, Aziz Akhannouch.

Le chef du gouvernement a assuré que l’Etat déploie d’énormes moyens, notamment financiers, pour soutenir les prix, en particulier ceux des hydrocarbures. «Les prix se sont envolés notamment pour les céréales, les carburants et certains produits, tels que les matériaux de construction, en raison de la guerre», a-t-il rappelé.

Lors de cette rencontre avec la presse, les mots «guerre» et «impact» ont été utilisés pas moins de 15 fois dans les allocutions des trois leaders de la majorité. Mais, ces derniers n’ont presque rien annoncé de nouveau, se contentant de rappeler que l’Exécutif veille à mettre en œuvre et à concrétiser tous les programmes du gouvernement, comme les programmes Forsa et Awrach.

«Il existe a une abondance de produits notamment de première nécessité sur les marchés nationaux et le gouvernement fera tout pour assurer cet approvisionnement», a déclaré le chef du gouvernement, ajoutant qu’un programme de développement de l’éducation nationale sera lancé prochainement et qu’un projet de réhabilitation de 1.400 centres hospitaliers de proximité était en cours. «Il faut être positif et optimiste», a-t-il lancé.

A la fin de la conférence, seul Abdellatif Ouahbi a brièvement répondu à quelques questions de journalistes. Voici quelques exemples des réponses succinctes que le chef du PAM a données aux journalistes: «Je ne suis pas au courant si l’Etat va emprunter ou non sur le marché international. Demandez cela à Faouzi Lekjaa (ministre délégué chargé du Budget (ndlr)). Il n’y a pas de remaniement ministériel pour l’instant. Il n’y a pas de désaccord au sein de la majorité, on travaille en harmonie. Je n’ai pas de chiffres à fournir sur le montant global de l’enveloppe budgétaire ayant soutenu jusqu’ici les prix. Je n’ai aucune nouvelle à vous donner sur une éventuelle nomination des secrétaires d’Etat. Pourquoi vous communiquez très peu avec le public? Moi, je le fais tous les jours».

Notons enfin que les retombées positives des dernières pluies et la visite qualifiée de très positive et de fructueuse du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez au Maroc ont été saluées par les leaders de la majorité.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 09/04/2022 à 14h12