La réconciliation ne peut pas venir du Polisario, un «ramassis de criminels qu’il faut juger», selon Bachir Dkhil

Bachir Dkhil réagit à un appel à la pseudo-réconciliation lancé par le Polisario.

Bachir Dkhil réagit à un appel à la pseudo-réconciliation lancé par le Polisario. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 15/10/2022 à 19h28

VidéoRéagissant à un appel à une pseudo-réconciliation proposée par les séparatistes à la solde de la junte d’Alger, Bachir Dkhil, ancien membre fondateur de ce front communiste estime que la mémoire des camps de Tindouf n’est pas courte: «l’appel émane d’une direction formée de sanguinaires passibles d’une justice indépendante».

«L’appel à la réconciliation, publié par le Polisario, est une farce. Il a été lancé par une bande de criminels qui ont assassiné, massacré, torturé jusqu’à la mort, amputé des corps, emprisonné, violé et de porté disparues de nombreuses personnes», s’est indigné Bachir Dkhil.

«Ces criminels qui s’abritent derrière ce simulacre d’appel à la réconciliation, selon lui, «sont passibles d’une justice indépendante et d’un châtiment exemplaire pour avoir commis des actes abominables à l’encontre des droits et des libertés dans les camps de Tindouf et ailleurs», a déclaré celui qui a été l’un des principaux fondateurs du front créé en 1976 avec l’implication de l’Algérie.

De plus, a affirmé Bachir Dkhil, «la volonté d’une réconciliation interne n’existe pas tant que l’exclusion des victimes reste large et tant que les séparatistes l’exploitent à l’approche du 16e congrès et à des fins propagandistes». Ce congrès est d’ores et déjà «un échec», explique ce Sahraoui, originaire de la grande et importante tribu des Rguibat. «Les séparatistes du Polisario s’accrochent à leur unique pensée en rejetant la libre opinion, s’érigent en un seul système et seul peuple», a-t-il ajouté.

Sur la base de ces considérations, leur «appel est faible, car il émane d’un groupe omnipotent et dictateur», a martelé cet ancien membre fondateur du Polisario, qui avait fui les geôles de Tindouf dans les années 80 vers le Maroc. «Il faut que le Polisario, partie prenante dans le conflit, rende des comptes sur ses graves violations des droits de l’homme», a-t-il dénoncé, avant de signaler une récente découverte: une fosse commune limitrophe des camps de Tindouf, en imputant la responsabilité à l’Algérie.

Bachir Dkhil a, en outre, expliqué d’autres éléments liés à ce «leurre» de la réconciliation. Pour lui, l’unique discours sur lequel se base la doctrine des séparatistes commence «à s’effriter face au développement des communications». «Les jeunes de Tindouf exploitent notamment les technologies d’information modernes telles que l’internet et WhatsApp. Ils cherchent à découvrir la réalité et c’est ainsi qu’ils ont réussi à fragiliser la propagande».

«Le Polisario fait croire, à tort et sans scrupule, qu’il est le seul dépositaire de la légalité, le seul responsable de l’héritage sahraoui, or, il n’est qu’une bande de criminels née du désert qu’en 1973», a-t-il lancé. Selon Bachir Dkhil, les séparatistes qualifient, dans leur appel à la réconciliation, de «fautes» leurs crimes, or, il s’agit «réellement de crimes pour lesquels ils doivent rendre des comptes». «Nous sommes devant un problème de justice, c’est un droit, et non un problème politique. Nous voulons dévoiler les vrais coupables et les punir sévèrement», a conclu Bachir Dkhil.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 15/10/2022 à 19h28