La volte-face de centaines d'artistes marocains contre «la pétition de l'absurde»

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Revue de presseKiosque360. Quelque 670 artistes et créateurs ont lancé une pétition pour défendre les institutions du pays. Leur initiative intervient en riposte à un autre document signé par 400 artistes s’attaquant à ces mêmes institutions.

Le 26/08/2020 à 19h22

Au moins 670 artistes et créateurs marocains ont lancé une pétition dans laquelle ils affirment leur confiance dans les institutions de l'Etat, rapporte Assabah dans son édition du jeudi 27 août. Parmi les signataires, ajoute le quotidien, figurent des artistes de renom comme Abdelouahab Doukkali, Abdelhadi Belkheyat, Naima Samih, Latifa Raafat, Nouâmane Lahlou...

Cette initiative intervient après qu'un groupe d'autres artistes a fait circuler une pétition dans laquelle il s’est attaqué aux institutions marocaines. Dans le nouveau document, précise de son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour, les signataires, qui sont des artistes et des créateurs issus de divers horizons, rappellent que, le 10 août 2020, une pétition signée par «400 artistes marocains» avait été largement relayée par les médias internationaux.

Sous le titre «Cette ombre est là», cette pétition dénonçait «plusieurs cas d'emprisonnement politique, de harcèlement et de répression », poursuit le quotidien. «Si nous respectons l'opinion et l'engagement de certains artistes signataires, nous déplorons en revanche que la majorité écrasante des 400 signataires de cette pétition ne soient pas à proprement parler des artistes connus pour avoir composé, écrit, peint ou sculpté des œuvres ou pour avoir enrichi le patrimoine culturel et artistique au Maroc par leurs créations», affirment les signataires de la nouvelle pétition, cités par Al Ahdath Al Maghribia.

Selon le quotidien, ces derniers déplorent également l'exploitation qui a été faite de cette pétition. On a, en effet, laissé croire qu'un grand nombre d'artistes marocains en approuvaient le contenu. Les signataires de ce manifeste, dont le quotidien a repris des extraits, ont, par ailleurs, tenu à affirmer, entre autres, qu’en tant qu’artistes et créateurs marocains, ils sont engagés pour un Maroc meilleur.

Toujours selon le document largement cité par le quotidien, les signataires de la nouvelle pétition disent ne pas approuver la teneur du manifeste des «400 artistes» et en dénoncent «le caractère non équilibré et volontairement à charge contre les institutions de l'Etat». Ils dénoncent également l’instrumentalisation faite en leur nom, comme si les artistes et les créateurs de ce pays étaient mobilisés par centaines contre une prétendue «répression des libertés», et regrettent donc que l'opinion publique nationale et internationale ait été induite en erreur.

Cela dit, les 670 signataires, dont le nombre est certainement appelé à augmenter dans les prochains jours, appellent à une «critique constructive et non à des postures qui ne font qu'apporter du grain à moudre à ceux qui ciblent notre pays». Ils se sont par ailleurs dits engagés en faveur des libertés et affirment mesurer tout le chemin parcouru par le Maroc en matière de droits de l'Homme.

Le manifeste, conclut Al Ahdath Al Maghribia, rappelle à cet égard que la liberté d'expression et de création, les libertés de pensée, de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique, d'association et d'appartenance politique et syndicale sont garanties par la Constitution du Royaume.

Par Amyne Asmlal
Le 26/08/2020 à 19h22