L'autonomie proposée par le Maroc est la meilleure solution pour le problème du Sahara, selon José Bono

L'ancien ministre de la Défense du gouvernement espagnol, José Bono. 

L'ancien ministre de la Défense du gouvernement espagnol, José Bono.  . DR

Revue de presseKiosque360. L’ancien ministre espagnol de la Défense, José Bono, pour lequel le dossier du Sahara n’a plus aucun secret, estime qu’i n’y a d’autre solution à ce conflit artificiel créé par l’Algérie en dehors du plan d’autonomie proposé par le Maroc. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath.

Le 13/10/2022 à 22h13

Dans son édition du vendredi 14 octobre, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribiya a repris les propos de José Bono, ancien ministre espagnol de la Défense (2002-2006) de Rodriguez Zapatero, sur le dossier du Sahara marocain.

Dans une interview accordée au site marocain hispanophone, Marruecom, José Bono, également ancien président du Congrès des députés espagnol (2008-2011), estime qu’il faut accorder la plus grande importance au dialogue auquel appelle le Mouvement des Sahraouis pour la paix (MSP) afin de trouver une solution au conflit du Sahara dans le cadre du plan d’autonomie proposé par le Maroc.

Selon lui, le MSP, qui vient d’organiser une grande rencontre à Las Palmas, aux Iles Canaries, est dirigé par Ahmed Barikalla, qui n’est autre qu’un ancien ministre du Polisario, ce qui explique les fortes dissensions qui traversent le mouvement séparatiste de Rabouni qui prétend être le représentant unique des Sahraouis.

Surtout que Barikalla n’est pas le seul dissident du Polisario, ajoute José Bono, car, dit-il, «de nombreux dirigeants, dont des fondateurs du Polisario, qui n'étaient pas d'accord avec le Front, ont été emprisonnés. C'est le cas de Bachir Edkhil, Omar Hadrami, Barazani, Leivak…».

José Bono explique qu’il n’a jamais, durant sa longue expérience politique, lui qui a combattu le franquisme, accepté la dictature de la pensée ou du parti uniques. C’est pourquoi il estime que «la création du MSP rompt avec la représentation unique des Sahraouis. Il est toujours bon d'écouter quelqu'un qui n'est pas d'accord plutôt que de le condamner. Le parti unique est le déni de liberté».

Il lance à ce titre un appel au Polisario afin qu’il discerne, enfin, entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas et de mettre fin au calvaire des séquestrés des camps algériens de Lahmada où les Sahraouis «ont besoin d'aide humanitaire pour survivre car 7,6% souffrent de malnutrition aiguë, 28 % ont un retard de croissance, 50 % des enfants souffrent d'anémie, et chez les femmes en âge de procréer, l'anémie atteint 52% tandis que 1% seulement des réfugiés parviennent à accéder à l'université», chiffre José Bono.

Reconnaissant que le Conseil de sécurité de l’ONU a depuis, deux décennies, conclu à bon escient que le référendum d’autodétermination au Sahara est impossible à réaliser, il regrette que le blocage vienne toujours de l’Algérie qui refuse aujourd’hui encore de s’asseoir à la table des négociations en tant que partie prenante principale au conflit du Sahara.

Pour toute ces raisons, il appelle l’Europe à suivre l’exemple des USA, de l’Espagne, de l’Allemagne afin de soutenir le plan marocain d’autonomie car «de plus en plus de pays disent que la solution la plus viable, sérieuse et crédible est de parvenir à un accord pour l'autonomie du Sahara sur la base de la proposition émise par le Maroc».

Selon José Bono, l’Europe doit prendre en compte le fait que «le Maroc est un pays stable, loin du radicalisme djihadiste, avec des gouvernements déterminés à approfondir la démocratie et pleinement engagé sur la voie du développement. Que le Sahara soit une région autonome au sein d'un pays comme le Maroc peut être la meilleure solution».

C’est à ce titre que José Bono affirme avoir applaudi la décision prise par son pays de soutenir la position marocaine. «La décision prise par le gouvernement de Pedro Sánchez est très importante. À mon avis, c'est la plus logique et la plus sensée qui ait été prise depuis que l'Espagne a signé le traité de Madrid en 1975 et restitué le Sahara… Nos deux pays ont besoin l'un de l'autre car le Maroc dépend autant de l'Espagne que l'Espagne du Maroc», a-t-il conclu.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 13/10/2022 à 22h13