Le chantage du Polisario envers la Minurso débattu ce mardi au Conseil de sécurité

Antonio Guterres, SG de l'ONU, et son Représentant spécial, Chef de la Minurso, Colin Stewart.

Antonio Guterres, SG de l'ONU, et son Représentant spécial, Chef de la Minurso, Colin Stewart. . DR

Le chef de la Minurso est attendu ce mardi 9 octobre au Conseil de sécurité pour briefer les Quinze sur les derniers développements survenus de part et d'autre du dispositif de défense marocain. Le refus du Polisario de recevoir Colin Stewart à Rabouni sera au centre de ce briefing. Les détails.

Le 09/10/2018 à 11h38

L'écourtement du mandat de la Minurso à six mois, la menace américaine de suspendre sa contribution à la mission et le refus du Polisario de recevoir à Rabouni les responsables de la Minurso... Tels sont les points saillants du rapport de briefing qui sera présenté, ce mardi après-midi, par le Canadien Colin Stewart, Représentant spécial du SG de l'ONU, Chef de la Minurso.

Il faut préciser que ce briefing "technique" intervient environ une semaine après la présentation par le SG de l'ONU Antonio Guterres, mercredi dernier au Conseil de sécurité, de son rapport "politique" sur le Sahara, qui sert de base de référence pour le prochain projet de résolution, dont le porte-plume est les Etats-Unis, et qui sera soumis au vote le 29 octobre courant.

Dans ce rapport, Antonio Guterres fait état de graves tensions entre la Minurso et le Polisario, parrainé par Alger. En cause, l'obstination du chef du front séparatiste à déplacer le lieu de ses rendez-vous avec des officiels onusiens de Rabouni, QG du FP en Algérie, vers les localités marocaines de Bir Lahlou et Tifariti, qui se trouvent dans la zone tampon, à l'est du dispositif de défense marocain, et que le front séparatiste considère mensongèrement comme des "territoires libérés"!

«Le Front Polisario n’a pas encore accepté de recevoir officiellement mon Représentant personnel à son siège à Rabouni, conformément à la pratique établie de longue date. Le Front Polisario insiste pour que la réunion se tienne sur le territoire du Sahara occidental. Le 18 avril, j’ai écrit au Secrétaire général Ghali pour lui demander de reprendre la pratique acceptée, mais leur position n’a pas encore changé. Cette situation constitue un obstacle important aux relations entre la Minurso et le Front Polisario, qui se limite actuellement aux contacts téléphoniques et écrits entre mon Représentant spécial et le Coordonnateur du Front Polisario», relève le360 dans l'article 51 du rapport du SG de l'ONU.

«Depuis le début de 2018, le Front Polisario a demandé que toutes les réunions avec le commandant de la force de la Minurso aient également lieu dans le territoire (Tifariti et Bir Lahlou, ndlr), de sorte que tous les contacts militaires de haut niveau avec le Front Polisario sont également dans l’impasse», peut-on encore relever dans le document du SG de l'ONU.

Une manoeuvre orchestrée par Alger et mise en oeuvre par le Polisario, destinée à faire cautionner à l'ONU la supercherie grossière des "territoires libérés" mais dont la Minurso n'a pas été dupe, tellement elle a été catégorique dans son refus de rencontrer les responsables séparatistes à la solde d'Alger à Bir Lahlou et à Tifariti, conformément à la résolution 2414 qui a été on ne peut plus claire en intimant au FP de se retirer de la zone démilitarisée et de s'abstenir d'y transférer "ses fonctions administratives".

Cette injonction semble toutefois être tombée dans l'oreille d'un sourd, ce qui nécessite une riposte ferme et vigoureuse de la part du Conseil de sécurité pour amener le front séparatiste à cesser son chantage envers la mission onusienne chargée de faire respecter l'accord de cessez-le-feu conclu en novembre 1991. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 09/10/2018 à 11h38