Le maire islamiste de Marrakech déféré devant la justice

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Revue de presseKiosque360. Le procureur du roi près le tribunal en charge des crimes financiers à Marrakech a décidé, lundi 27 janvier, de déférer le maire de Marrakech, l’islamiste Larbi Belkaïd, devant le juge d’instruction. Les accusations sont graves.

Le 29/01/2020 à 10h31

Dans le cadre de l’organisation par la cité ocre de la Cop 22, des deals douteux, dont la valeur est estimée à 280 millions de dirhams, ont fini par mettre dans l'embarras le maire de Marrakech, l’islamiste Larbi Belcaid, et son premier vice-président, Younès Benslimane, tous deux du PJD. 

Lundi 27 janvier, les deux responsables ont été déférés par le procureur du roi près le tribunal en charge des crimes financiers de la ville devant le juge d’instruction, nous apprennent les quotidiens Assabah et Al Massae dans leur édition du mercredi 29 janvier.

Citées par Assabah, des sources bien informées précisent que Belcaid & Co sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics et signature de contrats de gré à gré sans disposer de la qualité les habilitant à procéder à ce type d'accords, suivant les dispositions des articles 381 et 241 du Code pénal. 

La même poursuite judiciaire concerne également quelque 70 entrepreneurs et responsables au Conseil communal, suite à une enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire.

Réagissant à cette mesure et toujours cité par Assabah, Abdellah Tatouch, président de l’Association marocaine de défense des droits de l’Homme, s’est félicité de voir la procédure suivre normalement son cours «malgré les pressions exercées par des parties influentes voulant vider cette affaire de son contenu». Pour lui, le maire de la ville a utilisé un événement à caractère international pour faire passer des contrats sur des projets dont l’exécution n’a été entamée qu’après la Cop 22. 

De son côté, Al Massae rappelle que c’est cette même association qui avait ouvert la boîte de Pandore en déposant une plainte. Les contrats en question concernent, précise le quotidien, des projets d’éclairage public portant, dans leur globalité, sur quelque 357 millions de dirhams d’investissement. Mais, alors que l’appel d’offre lancé dans ce cadre avait vite été abandonné, Younès Benslimane s’est, pour sa part, lancé dans des négociations de gré à gré sur le même marché et avec une entreprise en particulier. Mal lui en a pris.

Affaire à suivre.

Par Maya Zidoune
Le 29/01/2020 à 10h31