Le Maroc et l'Algérie se livrent à une course effrénée à l'armement

Après sept années de déclin, les dépenses militaires du pays étaient reparties à la hausse en 2018.

Après sept années de déclin, les dépenses militaires du pays étaient reparties à la hausse en 2018. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Maroc consolide son rapport de force militaire avec l'Algérie en décidant de créer, sur son territoire, une importante usine de fabrication de divers matériels de défense militaire.

Le 21/08/2016 à 23h14

Cet ambitieux projet militaire, qui nécessitera un investissement initial de 300 millions de dirhams, sera réalisé par des leaders belges et britanniques spécialisés dans la fabrication d'équipements de défense militaire, nous apprend Akhar Al Yaoum dans son édition de ce lundi 22 août 2016. Cette course à l'armement a franchi une nouvelle étape: celle de "la délocalisation des industries militaires" au Maroc où l'entreprise belge Mecar et la société britannique Chemring ont décidé de créer, prochainement, une joint venture, "MCR Technolgies", dont le royaume détiendra 10% du capital.

Ce groupement, le premier du genre au Maroc, s'est uni pour fabriquer localement des armes et des munitions de tous types, indique le journal qui précise "qu'un lot de terrain de plus de 1.000 hectares à d'ores et déjà été réservé à cet ouvrage qui permettra au Maroc d'éviter les importations des munitions".

Akhbar al Yaoum parait bien informé sur ce dossier, fournissant nombre de détails relevant même du confidentiel. Il signale, par exemple, "une circulaire de l'administration de La Défense nationale émise en 2012 et évoquant ce projet d'industrie de défense". "L'Administration de la Défense, l'inspection des Forces armées royales et le Commandement de la zone Sud avaient ainsi entrepris un étude en vue de créer cette industrie militaire en collaboration avec Le 4ème bureau", précise le quotidien.

La société belge Mecar est reconnue par les instances européennes, notamment l'OTAN. Dotée d'un chiffre d'affaires dépassant les 150 millions d'euros, Mecar est spécialisée dans la fabrication de munitions. Un accord pour la construction de cette usine est en cours de finalisation, le Maroc cherchant à relever la part de ses partenaires européens.

Akhbar al Youm, journal proche du gouvernement, saisit aussi cette occasion pour dénoncer les factures exorbitantes de l'Algérie pour des équipements militaires auprès, notamment, de son fournisseur russe. Entre 2015 et 2016, l'Etat algérien a déboursé 457 millions de dollars aux Russes pour, entre autres, l'achat de 67 chars T-90SA. Pour 2016, est prévue une livraison totale de 200 chars, sachant que les militaires algériens sont déjà équipés de 500 unités de ce type de tanks. L'Algérie s'apprête également à acquérir des hélicoptères Mi-26T2 et des Mi-28NE.

En dépit de la baisse du prix du pétrole, notent les observateurs, le régime militaire algérien continue à dépenser inutilement son argent pour l'armement, lorsqu'il ferait mieux d'investir l'argent du peuple dans des projets socio-économiques plus rentables. Si le Maroc s'arme, c'est tout simplement pour répondre à l'exigence d'un équilibre des forces militaires avec un régime militaire algérien schizophrène.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 21/08/2016 à 23h14