Le MUR attaque Amzazi et l’accuse de vouloir imposer le français

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Revue de presseKiosque360. Le bras idéologique du PJD accuse le ministère de vouloir mettre tout le monde devant le fait accompli, en imposant le français comme langue d’enseignement des matières scientifiques.

Le 03/02/2019 à 20h57

Alors que les parlementaires sont divisés sur les langues d’enseignement dans le cadre des débats relatifs au projet de loi-cadre portant réforme de l’enseignement, le MUR décide d’entrer en jeu. Le Mouvement unicité et réforme, la matrice idéologique du PJD, vient en effet de s’immiscer dans un débat qui se déroule actuellement à l’hémicycle et plus précisément dans la commission de l’enseignement.

C’est justement ce moment précis que choisit le MUR pour s’attaquer au ministre Said Amzazi, l’accusant de vouloir imposer le français comme langue d’enseignement des matières scientifiques. Dans un communiqué de la dernière réunion du bureau exécutif, repris par le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 4 février, le Mouvement exprime ainsi son «agacement quant à la politique du fait accompli pratiquée par le ministère de tutelle et par ses services extérieurs, sans attendre que le Parlement statue sur certains choix fondamentaux qui lui sont proposés pour approbation».

Il s’agit précisément de la question de l’enseignement, poursuit le MUR, qui insinue que «l’on impose aujourd’hui un choix qui n’est pas conforme à la Constitution et qui est contraire aux dispositions de la Vision stratégique de la réforme». Le MUR «invite», par la même occasion, tous les acteurs concernés à «se conformer» au projet de loi-cadre en respectant les constantes de la nation, notamment pour ce qui est des langues. Et ce, poursuit le communiqué du MUR, repris par Al Massae, en donnant aux deux langues officielles, l’arabe et l’amazigh, la place qui leur revient, notamment pour ce qui est de la question de l’enseignement, tout en restant ouverte sur les langues étrangères, mais uniquement comme «langues enseignées».

Par ailleurs, le Mouvement affirme avoir mené une campagne de lobbying auprès des groupes parlementaires de la première Chambre, en marge des débats du projet de loi-cadre 51-17. Le MUR a également remis à l’institution législative un mémorandum dans lequel il déploie sa vision par rapport à la question de la réforme de l’enseignement. D’après le Mouvement, écrit Al Massae, les chefs de groupes parlementaires se seraient montrés réceptifs quant aux positions exprimées par ses émissaires.  

Sur un autre registre, et en surfant sur une polémique qui a éclaté il y a longtemps, le MUR revient sur la question de la gratuité de l’enseignement public. A ce propos, il appelle à préserver la gratuité de l’école publique tout en «rompant avec les mesures purement formelles, les décisions unilatérales et les approches improvisées qui ne font qu’aggraver davantage la situation».

Par Amyne Asmlal
Le 03/02/2019 à 20h57