Le Parlement hanté par les fonctionnaires «fantômes»!

Rachid Talbi Alami, président de la Première Chambre, a décidé de sévir.

Rachid Talbi Alami, président de la Première Chambre, a décidé de sévir. . DR

Revue de presseKiosque360. La présidence de la Première Chambre entreprend enfin des mesures concrètes contre les fonctionnaires «fantômes» dont elle a dressé une liste. Grosse surprise: un chef de parti figure sur cette liste.

Le 07/08/2015 à 22h25

Il n’y a pas que Mohamed Moubdiî, ministre en charge de la Fonction publique, qui soit aux prises avec les «fonctionnaires fantômes», ces salariés qui ne mettent jamais les pieds à leur poste de travail. Le phénomène touche aussi le Parlement et en particulier la Première Chambre où le président Rachid Talbi Alami a décidé de sévir. Selon Assabah, dans sa livraison de ce week-end (8-9 août), le bureau de la Première Chambre vient de réceptionner les résultats d’une enquête approfondie sur les «fantômes» de l’hémicycle et a décidé, sur cette base, de les priver de la prime de session en attendant d’autres sanctions qui pourraient aller jusqu’au renvoi.

Selon le journal, Rachid Talbi Alami a adressé des avertissements aux concernés. La mission d’enquête diligentée par le bureau de la Première Chambre a abouti à des conclusions pour le moins déroutantes. Ainsi, sur la liste des «fantômes», figure le nom de Mostafa Benali qui occupe le poste de secrétaire général du FFD (Front des forces démocratiques) depuis le décès de feu Thami Khyari.Mostafa Benali est officiellement fonctionnaire du Parlement affecté au groupe de l’Alliance démocratique mené par le PPS. Ladite liste, incluant dix noms, cite aussi Younès Abchir, membre du Bureau politique du RNI, le même parti politique de Rachid Talbi Alami. Mais aussi Merzouk Makhlouf, inspecteur régional au Parti de l’Istiqlal.

La rente à tous les étages

Plus surprenant encore, à en croire Assabah, Abdellah Sibari est fonctionnaire au Parlement, mais n’y met jamais les pieds. Interpellé par la présidence, il a répondu, par écrit, qu’il est affecté comme chargé de mission au cabinet de Driss Lachgar, chef de file de l’USFP dans le quartier El Aâraâr, siège du parti à Hay Riad à Rabat.

Ce phénomène n’épargnerait pas la Deuxième Chambre du parlement, affirme Assabah, où des proches parents de nos «sénateurs» auraient été embauchés. Une assertion démentie par une source au sein de la Chambre qui évoque plutôt un appel à candidature lancé en février dernier et qui concerne des chefs de service.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 07/08/2015 à 22h25