Le PJD perd la mairie de Mohammédia pour la deuxième fois

Après moins de dix mois à la tête du Conseil de la ville de Mohammedia, la PJDiste Imane Sabir saute à son tour.

Après moins de dix mois à la tête du Conseil de la ville de Mohammedia, la PJDiste Imane Sabir saute à son tour. . DR

Revue de presseKiosque360. Le tribunal administratif de Rabat vient d’administrer une douloureuse claque au PJD. Ce dernier perd ainsi, pour la deuxième fois consécutive et en moins d’un an, la présidence du Conseil communal de Mohammédia, ville qui a servi de marchepied vers le Parlement pour El Othmani.

Le 17/10/2019 à 19h53

Le Conseil de la ville de Mohammédia, dirigé depuis les élections de 2015 par le Parti de la justice et du développement (PJD), a déjà battu le record d’instabilité. Il se dirige, en effet, vers l’élection de son troisième président pour la seule mandature actuelle qui se clôt en 2021.

La presse arabophone de ce vendredi 18 octobre rapporte ainsi que le tribunal administratif de Rabat a annulé, le 16 octobre, l’élection de la présidente PJDiste, Imane Sabir, dont l’élection à ce poste remonte tout juste au 31 décembre dernier. Ce jour-là, elle remplaçait un autre PJDiste, Hassan Antra, éjecté de la présidence par le tribunal administratif de Casablanca à la demande d’une majorité écrasante de conseillers, dont des membres de son propre parti. 

Selon Al Massae, cette nouvelle annulation de la présidence du Conseil de la ville de Mohammédia est avant tout une gifle administrée à Saâd-Eddine El Othmani, qui avait, selon le quotidien, mené personnellement une active campagne en faveur de l’élection d’Imane Sabir à la tête de la mairie de la ville. D’ailleurs, c’est dans cette même ville que le chef du gouvernement s’était lui-même présenté à la députation.

Al Ahdath Al Maghribia ajoute, pour sa part, que cette décision d’annulation intervient suite à un appel interjeté par le conseiller Mohamed Atouani (challenger RNIste d'Imane Sabir), qui a été débouté en première instance, au mois de mars dernier, par le tribunal administratif de Casablanca, instance devant laquelle il avait contesté la validité de l’élection de la PJDiste. Celle-ci avait, en effet, été élue lors d’une seconde séance de vote mouvementée, voire émaillée de violences, après l’échec d’une première tentative, faute de quorum légal.

Al Akhbar rappelle que le refus en première instance du tribunal administratif de Casablanca d’invalider l’élection de la présidente PJDiste est intervenu suite au désistement des conseillers de l’USFP qui ont fait faux bond au RNI et au PAM en retirant leur plainte contre Imane Sabir.

Or, ce qui a motivé la décision en cassation de ce mercredi, appelant à de nouvelles élections pour désigner un nouveau président avant janvier prochain, c’est la preuve des violences qu’a subies Mohamed Atouani (RNI) le jour de l’élection de madame Sabir. Un certificat médical en bonne et due forme a en effet attesté que les "baltajia du PJD", comme les qualifie Assabah, ont soumis le candidat de l’opposition et ses partisans à une bastonnade en règle le jour même du vote, devant les locaux du Conseil du la ville, pour les empêcher d’y accéder et d'assister au vote.

Au vu de ces quatre années passées par les élus communaux de la ville de Mohammedia devant les prétoires de Casablanca et de Rabat, l’on est en droit de se poser la question de savoir qui s’occupe réellement de la gestion des problèmes quotidiens (transport, assainissement, urbanisme…) auxquels sont confrontés les citoyens de la ville des fleurs.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 17/10/2019 à 19h53