Le plan algérien pour déplacer 20.000 séquestrés vers la zone tampon

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Revue de presseKiosque360. Sur instigation de l’Algérie, le Polisario prévoit de déplacer quelque 20.000 séquestrés de Tindouf vers la zone tampon, derrière le dispositif de sécurité.

Le 04/04/2018 à 21h04

L’Algérie semble de plus en plus gênée par la présence de séquestrés sahraouis sur son territoire. C’est du moins ce que laisse penser le plan que le voisin de l’Est est en passe de mettre à exécution. L'Algérie envisage, en effet, de déplacer des milliers de séquestrés de Tindouf vers la zone tampon. Il s’agit, plus précisément, de pas moins de 20.000 Sahraouis, que l’Algérie prévoit d’installer de force dans cette zone située au-delà du dispositif sécuritaire et faisant partie du territoire du Royaume, rapporte Al Massae dans son édition du jeudi 5 avril.

L’Algérie semble ainsi vouloir mettre à profit la passivité de la Minurso, ajoute le quotidien qui, citant des sources qui suivent de près ce dossier, précise que les milices du Front ont entrepris, sur instructions d’Alger, de communiquer cette décision à la population des camps de Tindouf, notamment aux personnes installées dans ce qu’ils appellent le «camp de Dakhla». Al Massae rappelle, par ailleurs, que l’Algérie prépare ce plan de déplacement des populations civiles vers la zone tampon depuis des années.

Le journal affirme que l’installation, dictée par Alger, de colonies dans cette zone, bute toutefois sur des conditions naturelles et climatiques hostiles. La zone est complètement dépourvue de points d’eau et les températures y sont extrêmes. Il y fait extrêmement chaud pendant l’été et extrêment froid pendant les nuits d’hiver, précise le quotidien qui note que, si Alger compte s'occuper de la logistique pour le déplacement et l’installation de ces populations, elle risque d'être dissuadée par ces conditions climatiques.

En définitive, observe Mohamed Benhammou, président du Centre marocain des études stratégiques cité par Al Massae, il est clair que l’Algérie veut à tout pris se défaire de ce fardeau que représentent pour elle les séparatistes du Polisario. Des voix de plus en plus importantes émanant du carré du pouvoir, à Alger, craignent en effet que la présence de séquestrés sahraouis à Tindouf ne s’éternise, surtout après la faillite du projet du Polisario et les nombreuses défaites qu’il a essuyées dernièrement.

Par Amyne Asmlal
Le 04/04/2018 à 21h04