Le rapport de Jettou divise la majorité et l’opposition

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Revue de presseKiosque360. Nouvelle passe d’armes entre les partis de la majorité et de l’opposition! La gestion de la séance consacrée au rapport de la Cour des comptes, présenté par le président de cette instance, Driss Jettou, ne fait pas l’unanimité. Bien au contraire, il suscite un débat houleux.

Le 25/06/2015 à 22h58

Un nouveau débat constitutionnel oppose la majorité à l’opposition au sein du Parlement. Tandis que la première exige de débattre du rapport de la Cour des Comptes, la seconde lui renie ce «droit». Une réunion, qui a rassemblé mardi 23 juin les chefs des groupes parlementaires au sein de l’Hémicycle, n’a pas permis de trancher sur cette question, ce qui a poussé le président de la première Chambre, Rachid Talbi Alami, à reporter la séance durant laquelle Driss Jettou devait présenter son rapport.

Al Akhbar, qui revient sur ce «quiproquo» dans son édition de ce vendredi 26 juin, rapporte les propos de Milouda Hazib, présidente du groupe parlementaire du Parti Authenticité et modernité (PAM). «La Constitution est claire en ce sens qu’elle indique que le rapport de la Cour des comptes doit non pas faire l'objet d'une discussion entre le Parlement et le gouvernement, mais d'un débat entre les députés», souligne-t-elle. La dirigeante PAMiste argue ainsi du fait qu’il ne s’agit pas de suivi du travail gouvernemental, mais d’une relation entre une instance de bonne gouvernance et une institution législative. «Sinon, préconise-t-elle, l’Exécutif doit débattre du rapport de la Cour des comptes au sein d’un Conseil de gouvernement ou directement avec l’instance dirigée par Jettou.»

Abdessamah Haikar, député du Parti de la justice et du développement (PJD) à la première Chambre, a une autre approche de la question. Pour lui, le gouvernement a le droit de débattre du rapport de la Cour des comptes avec le Parlement, en réponse aux interrogations des députés, pour «recommander les démarches devant être entreprises afin d’activer les résolutions du rapport».

Un nouveau blocage qui risque de reporter sine die l’exposé de Driss Jettou devant le Parlement. Le président de la première Chambre entend consulter à nouveau les chefs des groupes pour trouver une issue à ce blocage. Les partis de l’opposition affirment cependant avoir l'intention de saisir la Conseil constitutionnel au cas où ils n'obtiendraient pas gain de cause. Wait and see!

Par Abdelkader El-Aine
Le 25/06/2015 à 22h58