Le retour de l’ambassadeur mauritanien au Maroc agace Alger et le Polisario

Mohamed Lemine Ould Aboye, ambassadeur de la Mauritanie au Maroc.

Mohamed Lemine Ould Aboye, ambassadeur de la Mauritanie au Maroc. . dr

La décision du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz de nommer Mohamed Lemine Ould Aboy, au poste d’ambassadeur au Maroc, resté vacant depuis cinq ans, agace au plus haut point le Polisario. Voici pourquoi.

Le 21/12/2017 à 13h58

Une ambiance d'enterrement règne au sein du Polisario, au lendemain de la désignation mercredi 20 décembre de Mohamed Lemine Ould Aboy, au poste d'ambassadeur de Nouakchott à Rabat, resté vacant depuis 2012. Le Front séparatiste voit en effet d'un très mauvais œil le réchauffement des relations maroco-mauritaniennes concrétisé par cette nomination décidée hier mercredi par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

C'est en tout cas l'impression qui se dégage des articles parus sur les sites de propagande séparatiste ce jeudi 21 décembre, dont celui de Mohamed Lamine Bouhali, ancien chef de la soi-disant «armée sahraouie», parangon du retour à «la lutte armée» contre le Maroc.

Commentant le retour de l'ambassadeur de la Mauritanie au Maroc, ledit site évoque un «revirement» dans la position de Nouakchott quant au dossier du Sahara, accusant le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz d'avoir renoncé à «la neutralité positive» de Nouakchott quant à ce différend créé de toutes pièces par Alger. «Ce développement intervient après moult signaux positifs envoyés ces derniers mois par Nouakchott à Rabat», indique le site séparatiste. Il s'étonne aussi que le président mauritanien ait «ignoré la question sahraouie» lors de son intervention mi-septembre 2017 devant la 72e Assemblée générale de l'ONU.

Alger, parrain du Polisario, n'a pas lésiné sur les moyens pour «éloigner» via sa représentation à Nouakchott, la Mauritanie de son voisin du Nord, ce qui n'était évidemment pas pour plaire aux autorités mauritaniennes. Le 25 avril 2015, Nouakchott avait en effet expulsé le diplomate algérien, le dénommé Belkacem Cherouati. Et pour cause, ce dernier avait soufflé à un journaliste mauritanien un faux «scoop» prêtant aux autorités mauritaniennes l’intention de «déposer plainte auprès de l’ONU contre le Maroc, accusé de vouloir envahir la Mauritanie avec de la drogue»!

Et ce n'est pas tout! Alger a mis à profit la vacance diplomatique entre Rabat et Nouakchott, pour orchestrer fin 2016 une crise inédite dans la région de Guerguerat, et dont l'objectif était de «priver» le royaume du seul couloir terrestre avec la Mauritanie.

Une manœuvre qui est finalement tombée à l'eau grâce à la vigilance du Maroc, qui a réinvesti cette localité où Alger voulait «implanter» des éléments armés du Polisario et une partie de la population de Tindouf!

Autant de stratagèmes orchestrés dans les bureaux feutrés des services algériens, mais qui ont été mis en échec par le Maroc, qui a su préserver ses relations avec la Mauritanie. 

Le retour de l'ambassadeur de la Mauritanie au Maroc illustre parfaitement le bien-fondé de la démarche marocaine et, par ricochet, la débandade de la partie algérienne et par voie de conséquence du Polisario, instrumentalisé à la seule fin de nuire aux intérêts du royaume et à son intégrité territoriale.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 21/12/2017 à 13h58