Le RNI et le PAM lavent leur linge sale en public

Hakim Benchamas et Aziz Akhannouch.

Hakim Benchamas et Aziz Akhannouch. . DR

Revue de presseKiosque360. Le RNI et le PAM, qui se détestent, n’ont pas enterré la hache de guerre depuis les dernières élections législatives. Le parti de la Colombe essaie de profiter de la panne que connait le Tracteur pour récupérer les cadres qui ont émigré chez leur adversaire en 2016.

Le 25/06/2019 à 21h33

L’étoile montante du RNI, Mustapha Baitas, a appelé le PAM à restituer les «biens volés» qu’il avait extorqués à son parti avant les précédentes élections. Le bras droit d’Aziz Akhannouch faisait allusion à de nombreux notables et cadres du RNI qui auraient subi de fortes pressions pour quitter le parti juste avant les dernières élections législatives. Le député de la colombe pointait du doigt «certaines parties bien connues» sans toutefois les désigner nommément. Une sortie qui n’est pas fortuite puisque Baitas répondait à Mohamed Hamouti, le président du bureau fédéral du PAM, qui a affirmé: «Ce que je subis comme attaques est la résultante de mon refus de céder le PAM au RNI».

Une déclaration qui a suscité l’ire des RNIstes qui estiment que leur parti a été victime d’un démembrement ordonné par le parti du tracteur. Dans une déclaration accordée au quotidien Assabah dans son édition du mercredi 26 juin, Mustapha Baitas a indiqué: «Nous sommes un parti qui disposait de beaucoup de parlementaires mais qui, malheureusement, ont subi des pressions pour émigrer vers un autre parti et présenter leur candidature en son nom. Aujourd’hui que ces pressions ont cessé, ils doivent revenir au bercail après l’avoir quitté malgré eux sous les menaces».

Le député Baitas a rappelé que le PAM est un parti politique qui a une longue histoire et un discours politique clair. Autant dire, ajoute-t-il, qu’on n’a pas de leçons à recevoir de quiconque. Le PAM a en effet une vision globale de sa politique, contenue dans l’ouvrage «La voie de la confiance». Selon certaines sources, plusieurs figures RNIstes ayant subi de terribles pressions avant les élections de 2016 se préparent à retourner au bercail, dont des parlementaires originaires des provinces du sud. Certains d’entre eux ont déjà entamé des négociations avec les centres de décision au sein du parti de la Colombe pour retrouver leur place.

Ce n’est donc pas par hasard que le RNI parie sur le retour de «ses meilleurs joueurs professionnels dans les opérations électorales» pour glaner la première place aux prochaines échéances législatives. Le parti de la Colombe aiguise ses armes depuis longtemps pour vaincre ses adversaires, notamment ses meilleurs ennemis, le PJD et le PAM. Encore faut-il préciser que le parti du Tracteur vit une crise organisationnelle sans pareil et risque une scission en raison des décisions surprenantes et irréfléchies de son secrétaire général Hakim Benchemass.

Ce dernier a rendu visite, en début de semaine, à Sidi Brahim Joumani, en compagnie de Cheikh Biadillah, l’ex-président de la chambre des conseillers. Il faut rappeler que le député Joumani n’est autre que l’homme qui a assené un coup de tête à Hakim Benchemass lors du renouvèlement des structures de la chambre des représentants. Il faut rappeler que depuis quelque temps, le PAM a commencé à recruter de nouvelle figures politiques dans la perspective des prochaines échéances électorales. D’autre part, plusieurs grands électeurs (parlementaires ou présidents de communes) attendent la fin de leur mandat pour annoncer leur adhésion au RNI qui attire de plus en plus des militants politiques de tous bords, et notamment ceux du PAM.

Par Hassan Benadad
Le 25/06/2019 à 21h33